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France: Sarkozy, entouré par les affaires

France: Sarkozy, entouré par les affaires

Nouvelle affaire judiciaire autour de Nicolas Sarkozy. Selon le Monde de ce vendredi, des juges ont découvert que l'ancien président bénéficiait d'un informateur sur l'affaire Bettencourt au sein de la Cour de cassation, qu'il pourrait avoir tenté de récompenser. Deux magistrats chargés de l’enquête portant sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy ont pris l’initiative en 2013 de le placer sur écoute, ainsi que deux de ses ministres de l’Intérieur, Claude Guéant et Brice Hortefeux, révélant un possible trafic d’influence au sein de la Cour de cassation.

Ces nouvelles révélations viennent s'ajouter à la liste des affaires où apparaît le nom de l'ancien président de la République. Après le non-lieu en sa faveur dans l’affaire Bettencourt, il apparaît toujours dans d’autres dossiers intéressant la justice : soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007, sondages de l’Elysée, attentat de Karachi et arbitrage Tapie. Dans ces affaires, l’ex-chef de l’Etat n’est, pour l’instant, pas directement judiciairement mis en cause.

VOLET FINANCIER DE L’AFFAIRE KARACHI

Deux juges enquêtent sur un éventuel financement occulte de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur en 1995, par le biais de rétrocommissions présumées dans le cadre de contrats d’armement, d’une part, et de détournements éventuels des fonds secrets de Matignon, de l’autre.

Début février, les juges qui enquêtent sur le volet financier du dossier ont demandé la saisine de la Cour de justice de la République (CJR), pour que celle-ci poursuive les investigations sur Edouard Balladur, ancien Premier ministre, François Léotard, son ministre de la Défense. Et ont évoqué le nom de l’ex-président de la République. A la fin de leur ordonnance de dessaisissement de 170 pages, les juges ont évoqué le cas de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget d’Edouard Balladur entre 1993 et 1995. «Il apparaît cependant, au vu des éléments recueillis par l’information, qu’il appartient à la Cour de justice de la République d’entendre Nicolas Sarkozy comme témoin assisté, ès qualités de ministre du Budget»,écrivent-ils dans l’ordonnance.

En clair, les charges ne sont pas suffisantes selon eux pour préconiser son renvoi. Mais il existe suffisamment d’éléments sur son éventuelle implication dans le financement occulte de la campagne de Balladur en 1995, pour nécessiter son audition. Les magistrats ne disent pas non plus que la CJR est obligée de l’entendre. Et quand bien même, cette instance, la seule habilitée à juger des membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions, est libre de suivre ou non la position des juges d’instruction.

LA LIBYE ET LE FINANCEMENT DE LA CAMPAGNE DE 2007

C'est cette enquête qui a entraîné le placement sur écoute révélé par le Monde. Des juges enquêtent depuis avril 2013, notamment pour corruption et abus de biens sociaux, concernant les accusations de financement de la campagne de 2007 portées par l’intermédiaire Ziad Takieddine. L’homme d’affaires franco-libanais avait affirmé détenir les preuves d’un financement par la Libye de la campagne présidentielle de Sarkozy, sans toutefois les fournir. Son domicile a été perquisitionné en avril.

Ce fut également le cas, en février 2013, du domicile et du cabinet de Claude Guéant. Les enquêteurs avaient alors notamment retrouvé trace d’un versement de 500000 euros : le paiement de deux tableaux d’un peintre flamand vendus à un avocat malaisien, selon l’ancien secrétaire général de l’Élysée.

LES SONDAGES DE L’ELYSÉE

Ou apparaît le nom de l'ancien conseiller Patrick Buisson et sa société de conseil Publifact. Un juge enquête, depuis début 2013, sur la régularité des contrats conclus, sans appel d’offres, entre l’Elysée et neuf instituts de sondage à l’époque de Nicolas Sarkozy. Dont Patrick Buisson, dont le bureau et le domicile parisien d’ont été perquisitionnés début avril.

L'ARBITRAGE TAPIE

Trois juges d’instruction enquêtent sur la décision prise fin 2007 par l’ex-ministre de l’Economie Christine Lagarde, actuelle directrice générale du Fonds monétaire international, de recourir à un arbitrage pour solder le contentieux opposant depuis 1993 l’homme d’affaires Bernard Tapie au Crédit lyonnais sur la vente d’Adidas. Les juges ont perquisitionné chez Claude Guéant, suggérant qu’ils s’intéressent au rôle de l’ancien collaborateur de Sarkozy dans la décision de recourir à cet arbitrage. Nicolas Sarkozy a rencontré au moins six fois Bernard Tapie en 2007, avant son élection, et à douze reprises une fois installé à l’Élysée, entre le 15 juin 2007 et le 21 novembre 2010.

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