16 Mars 2014
Où est passé le Boeing 777 de Malaysia Airlines, qui s'est volatilisé avec 239 personnes à son bord sans que l'on sache pourquoi samedi 8 mars ?
Portables de passagers qui continuent de sonner, passeports volés et embrouilles géopolitiques avec la Chine… cette catastrophe est déjà entrée dans l'histoire des disparitions d'avions les plus étranges. Celle où Martiens côtoient failles spatio-temporelles et copilotes revanchards. Inspirée de celles du Daily Mirror, de laBBC et du Time magazine, voici une liste de ces énigmes.
S'évaporer comme Matias Perez
AFP
28 décembre 1856. C'est la première catastrophe aérienne connue. Pour la première fois à Cuba, une montgolfière prend son envol. Dirigée par le Cubain Matias Perez, elle décolle du centre de La Havane sous les applaudissements de centaines de personnes. Quelques minutes plus tard, la montgolfière sort de leur champ de vision. Matias Perez n'a jamais réapparu.
Le disparu a laissé son nom à l'expression « voló como Matias Perez », (« s'évaporer comme Matias Perez ») ; voilà ce qu'on dit à Cuba quand une personne ou un objet se volatilise de façon inexpliquée.
La disparition d'Amelia Earhart et les théories du complot
AMELIA EARHART / AFP
En 1937, c'est la pionnière de l'aviation Amelia Earhart – la première femme à avoir volé en solitaire au-dessus de l'Atlantique –, qui disparaît près de l'île Howland, dans le Pacifique.
Cet événement a fasciné des générations de chercheurs. Et de complotistes de tous poils. Alors que l'hypothèse la plus vraisemblable est que l'appareil a tout simplement manqué de carburant et s'est abîmé dans l'océan, certains affirment qu'Amelia Earhart était en fait une espionne au service de Franklin D. Roosevelt et qu'elle a été capturée par les Japonais.
D'autres prétendent que l'avion a atterri sur l'île Nikumaroro, où la pilote aurait vécu quelques années avec un pêcheur autochtone. Pour d'autres encore, Amelia Earhart a survécu à l'accident, a déménagé dans le New Jersey et a changé de nom. Et puis il y a bien-sûr ceux qui soutiennent la théorie selon laquelle l'aviatrice aurait été enlevée par des extraterrestres. Une hypothèse portée à l'écran dans un épisode de la série Star Trek.
Le mystère du vol 19, à l'origine de la légende du triangle des Bermudes
L'après-midi du 5 décembre 1945, cinq avions militaires décollent de la base de Fort Lauderdale, en Floride, pour une mission d'entraînement dirigée par Charles Taylor, un instructeur de l'US Navy.
Une heure et demie plus tard, les pilotes envoient un message d'alerte radio pour dire qu'ils sont désorientés. Ils ne reconnaissent pas les paysages, et Charles Taylor déclare que ses deux boussoles ne sont plus en état de marche.
Au sol, les contrôleurs n'arrivent pas à repérer leur position. Comme le temps se détériore, les pilotes ne trouvent pas où atterrir et sont obligés d'amerrir. L'ensemble des 14 aviateurs meurent. Plus étrange encore, l'un des avions envoyés à leur recherche disparaît également.
Un article du Los Angeles Times publié en 1974 affirme que plus de 190 navires et 80 avions auraient disparu dans cette zone au cours des cent années précédentes.
Là aussi, les théories les plus folles fleurissent : extraterrestres, influence de l'Atlantide, distorsion spatio-temporelle ou champs magnétiques surnaturels. Les enquêteurs, eux, concluent à des défaillances techniques ou humaines.
La « poisse » du numéro 191
Cette fois, le mystère ne concerne pas un seul vol, mais plusieurs qui portent le numéro 191. Depuis quarante ans, ces engins ont été frappés d'un certain nombre de problèmes.
Par exemple, le vol American Airlines 191 s'écrase en 1979. C'est l'un des accidents les plus meurtriers de l'histoire de l'aviation américaine. Le crash a lieu quelques minutes après le décollage de l'aéroport international O'Hare de Chicago, et tue l'ensemble des 258 passagers et 13 membres d'équipage de l'appareil.
En 1967, l'avion expérimental X-15, vol 191, s'écrase. Et, en 2012, le capitaine du vol 911 de JetBlue Airways, victime d'une crise de panique, doit être maîtrisé par les passagers.
The Wall Street Journal rapporte que certaines compagnies aériennes superstitieuses, dont Delta Air Lines et American Airlines, ont retiré le numéro de vol 191
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Les survivants cannibales du crash dans les Andes
En 1972 un avion uruguayen transportant 45 passagers et membres d'équipage – dont une équipe de rugby de Montevideo – s'écrase dans les Andes, à cause du mauvais temps. Il y a 29 morts en tout, dont 8 dans une avalanche qui recouvre l'avion où les survivants se sont réfugiés.
Si 16 personnes survivent, c'est seulement parce qu'elles ont recours au cannibalisme. Elles se sont nourries des cadavres des passagers.
Il faut soixante-douze jours pour les retrouver, après que deux d'entre eux ont marché pendant dix jours dans les montagnes. Ils finissent par tomber sur un berger, qui leur donne de la nourriture et alerte les autorités.
L'histoire a donné lieu à un film en 1993 : Les Survivants.
EgyptAir : les moteurs coupés en plein vol par le copilote
Le 31 octobre 1999, le Boeing 767 de la compagnie égyptienne à destination du Caire quitte l'aéroport John F. Kennedy de New York. Il s'écrase dans l'Atlantique, au large du Massachusetts ; tous les 217 passagers et membres d'équipage meurent.
Les causes de l'accident sont discutées. Pour les enquêteurs américains, cet accident est provoqué par le copilote.
Gamil El-Batouty, le copilote, vient en effet de recevoir un blâme pour faute professionnelle. Un des dirigeants d'EgyptAir passager du vol l'aurait prévenu quelques jours plus tôt : le New York-Le Caire serait son « dernier vol ». L'intéressé lui aurait alors répondu : « Ce sera le dernier vol pour vous aussi. »
Au cours du vol, alors que le pilote se lève pour aller aux toilettes, les boîtes noires de l'appareil enregistrent El-Batouty dire plusieurs fois : « Je m'en remets à Dieu », avant d'éteindre le pilote automatique et de pousser l'avion en piqué.
Pour les enquêteurs égyptiens, l'avion s'est écrasé à la suite d'une défaillance mécanique.
De quoi inspirer un des épisodes de la série télé Mayday.
Le Rio-Paris s'enraye et s'abîme dans l'Atlantique
En 2009, l'Airbus A330 devant relier Rio à Paris, avec à son bord 288 passagers et membres d'équipage, disparaît dans l'Atlantique.
Les pièces de l'Airbus du vol Rio-Paris. MAURICIO LIMA / AFP
Selon le rapport final sur l'accident, des cristaux de glace ont obstrué les sondes anémométriques de l'avion, ce qui a entraîné la déconnexion du pilote automatique.
L'équipage ne réussit pas à corriger le problème, et l'avion plonge dans l'océan. Cinquante corps sont récupérés dans l'eau au cours des mois qui suivent l'accident.
Il faut attendre deux ans pour localiser les boîtes noires de l'appareil, et 104 autres dépouilles. Soixante-quatorze corps de passagers n'ont toujours pas été retrouvés.
Source: lemonde.fr