L'ong Amnesty International a critiqué le soutien et la formation militaires fournis ces dernières années
par des gouvernements et des particuliers étrangers aux forces armées de Guinée. Dans son rapport diffusé mercredi, l'organisation montre principalement du doigt la France, la Chine, l'Afrique du
Sud, les États-Unis, Israël, les Émirats arabes Unis et l'Allemagne, les indiquant comme point de départ d'un soutien militaire apporté par le biais d'entreprises ou de personnes à l'armée
guinéenne ou à une nouvelle "milice" composée de très jeunes gens entraînés par des formateurs étrangers en 2009.
"Par le passé, certains gouvernements fournissant une assistance dans le domaine militaire ont semblé plus soucieux de préserver leurs intérêts auprès des autorités guinéennes que de protéger les
droits fondamentaux des Guinéens", a observé Gaëtan Mootoo de l'organisation. Le rapport étudie les événements dudit Lundi Sanglant, à savoir le 28 septembre, après qu'une manifestation de
l'opposition fut violemment réprimée par les militaires, à l'époque sous commandement du chef de la junte Moussa Dadis Camara, au stade de Conakry, causant 150 victimes, des centaines de blessés,
de très nombreuses femmes violées, des arrestations arbitraires et autres formes d'abus.
La France a notamment été l'objet de virulentes critiques après avoir annoncé le rétablissement de sa coopération militaire avec la Guinée, ce qui pourrait, selon Amnesty, violer l'embargo sur les
armes imposé par l'Union européenne (UE). En conclusion de sa récente visite dans le pays, Fatou Bensouda, procureur adjointe de la Cour pénale internationale (Cpi), avait confirmé l'existence de
"crimes atroces" commis par les militaires et annoncé la poursuite de l'examen préliminaire de l'affaire par la Cour.