7 Mars 2010
"Plus de cent personnes ont été tuées" lors d'une attaque menée dans la nuit de samedi à dimanche contre des habitants du village de Dogo Nahawa, a déclaré à l'AFP une source officielle ayant
requis l'anonymat.
"Il y a eu une attaque à Dogo Nahawa (...) les gens ont été tués par dizaines, la plupart sont des femmes et des enfants, dont certains ont moins d'un an. De nombreuses maison ont été brûlées,
c'est maintenant un village fantôme", a indiqué cette source travaillant au gouvernement local de l'Etat du Plateau, dont Jos est la capitale.
Selon plusieurs témoins interrogés par l'AFP, ces attaques à caractère ethnique, apparemment simultanées, ont été menées contre des habitants de trois villages situés au sud de Jos, dont Dogo
Nahawa.
"Apparemment c'était bien coordonné car les assaillants ont lancé les attaques simultanément. Actuellement, il y a environ 100 cadavres. De ce que j'ai pu voir, l'échelle des destructions est
énorme. De nombreuses maisons ont été brûlées", a raconté Shamaki Gad Peter, responsable de la Ligue des droits de l'Homme à Jos, une organisation locale.
M. Peter, qui s'est rendu dans les trois villages concernés, a précisé que de nombreuses victimes avaient été attaquées à la machette et brûlées.
Selon des témoins, les assaillants seraient des pasteurs de l'ethnie Fulani, généralement des nomades. Les attaques visaient des populations d'ethnie Berom, sédentaires.
"La nuit dernière, ces villages ont été attaqués par des pasteurs Fulani. Il y a au moins 20 cadavres à Ratsat et des maisons qui brûlent. Chaque grange est en train de brûler", a raconté David
Daniel, un habitant de Ratsat.
A Dogo Nahawa, apparemment le village le plus touché, au moins 60 personnes ont été tuées, a-t-il ajouté.
Toujours selon M. Daniel, une femme et un enfant de un an ont été tués à Zot, le troisième village.
Un habitant fulani de Jos, Yusuf Alkali, a indiqué à l'AFP que ces raids pouvaient avoir été menés en représailles à une attaque il y a quinze jours, menée par des Bérom contre les Fulani, qui
avait fait quatre morts parmi les pasteurs.
La région est régulièrement le théâtre de flambées de violences interethniques ou interconfessionnelles.
En janvier dernier, des affrontements entre chrétiens et musulmans ont fait plus de 300 morts à Jos et dans les villages environnants.