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La Guinée nouvelle

Alpha Condé ou les germes d’une dictature


 

Plus de 52 ans, la Guinée est dirigée par des dictateurs qui règnent sans partage. De Sékou Toué (26 ans) au pouvoir à Lansana Conté (24 ans), les guinéens ont vécu des dictatures, des crimes contre l’humanité, des violations flagrantes des droits de l’Homme, des privations des libertés individuelles et collectives.

Ainsi, avec la disparition du Général Conté, la plupart des Guinéens pensaient qu’on allait respirer la démocratie. Mais hélas, ce « Professeur », Alpha Condé, ressuscite la dictature et reprend la Guinée comme il avait dit pendant sa campagne présidentielle là où Sékou Touré l’avait laissée.

C’est dommage ! A l’occasion du retour de son challenger du second tour de la présidentielle de novembre 2010, Alpha Condé et le gouverneur de la ville de Conakry, le commandant Sékou Resko Camara, arment leur flicaille pour une fois encore tirer sur les partisans de son adversaire dont le seul tort a été de sortir accueillir leur leader.  Jamais pour un retour d’un homme politique, il y a eu tant de brimades, de séquestration, d’arrestation.

Les journalistes intimidés, des hommes politiques menacés, des citoyens terrés pour leur appartenance politique. Si c’est cela la démocratie d’Alpha Condé, les Guinéens n’en veulent pas. Elu sur un fond de violence inter communautaires avec la complicité de Jean-Marie Doré et du Général Konaté, ce septuagénaire veut rattraper tout ce qu’il a perdu en France et rembourser ses « crédits » sur le dos de l’Etat. Et cela, jamais.

Au nom de quelle loi, a-t-il arrêté les gens et les dépouiller de leurs biens, empêcher même que les membres du bureau politique d’un parti légal n’accueillent leur leader.  Lui et ses flics de pandores, les Guinéens démocrates disent ça suffit. Nous ne sommes plus dans un Etat sauvage, un Etat policier ni dans la jungle. Il (Alpha Condé) doit reconnaître que la Guinée doit aujourd’hui sa stabilité à Cellou Dalein Diallo, Abé Sylla, Sidya Touré, Fodé Mohamed Soumah qui par leur sagesse, ont accepté le verdict de la Cour Suprême. S’ils n’avaient pas accepté où comment allait être la Guinée ? Comme la Côte d’Ivoire ou la Libye ?

Alors aujourd’hui, même si Alpha a été choisi par la « majorité » des Guinéens pour présider les destinées du pays, le rôle de Dalein a été primordial pour l’instauration de la démocratie en Guinée. Au temps du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), il a reçu deux visites musclées de la part des autorités de l’époque qui, finalement, lui ont présenté des excuses.

Le 28 septembre alors que Alpha Condé était couché dans les hôtels aux Etats-Unis, ce sont des dizaines d’opposants qui ont été massacrés par les forces de Dadis : Cellou Dalein, Sidya Touré, Jean-Marie Doré, Mouctar Diallo, brutalisés certains parmi eux évacués à l’extérieur. Que l’on retrouve déjà les auteurs de ces massacres dans l’appareil gouvernemental du Professeur, ne surprend personne quant à sa volonté de liquider la démocratie. Comme si cela ne suffisait pas, il faut armer la police et la gendarmerie pour tirer sur des pauvres gens qui n’ont que leurs yeux pour pleurer. Les Guinéens espéraient que les manifestations pacifiques ne seront plus réprimées mais hélas c’était compter sans Alpha. Où est le changement qu’il dit en longueur de journées et sur tous les toits ? Où est la réconciliation nationale qu’il dit prôner ?

 On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre à la fois. Même si un communiqué du gouvernement minimise les morts et les blessés, il faut que Alpha sache chaque Guinéen mort est une perte de plus. Le sang a trop coulé dans ce pays. Après une campagne présidentielle axée sur l’ethnocentrisme et la haine ethnique, le mensonge et la lâcheté, les Guinéens pensaient que c’était le moment de réparer les torts commis et d’entamer un nouvel élan pour ressouder le tissu social pratiquement en lambeaux. 

Aujourd’hui, on rit, on tire, on stigmatise une communauté, mais on vous rappelle que même Sékou Touré n’a rien pu. Dites à Alpha et à sa bande qu’au Mali, Moussa Traoré avait tiré sur la foule, il est parti et le peuple est resté. En 2009, Dadis Camara avait tiré sur la foule, il est parti. Les Guinéens pensent qu’Alpha est un homme averti déjà.  Taylor est à la CPI et tant d’autres chefs rebelles et présidents assassins s’y trouvent aussi.

Alpha  ne te laisse pas envoyer par des esprits revanchards qui ne voient que le sang. C’est toi qui répondras demain de tes actes. Où est Dadis ? Condamné à vivre à Ouagadougou. Alors Tiegboro Camara, Toumba Diakité (le libérateur), Claude Pivi sont tous aujourd’hui avec leurs familles et dorment bien.    Pour la réconciliation nationale que tu prônes, les Guinéens voudraient comme l’a suggéré un candidat malheureux au premier tour de la présidentielle, que tu te rendes à Siguiri, Kouroussa, Forécariah, Dalaba et Labé pour rencontrer ceux qui ont chassé leurs frères du territoire national et ceux qui ont été chassés pour une vraie réconciliation. Car, M. le Président n’oubliez pas que vous êtes l’instigateur de tous ces faux problèmes. Les Guinéens vivaient dans l’harmonie.

La politique a tout foutu en l’air.  Ismaël Condé du Parti populaire révolutionnaire africain de Guinée (PPRAG) avait  dit récemment que : « La Guinée a perdu sa fierté nationale ». Il avait dit à cette rencontre que la Guinée est une famille. Cependant, tant qu’on stigmatise, la paix que l’on désire ne sera pas atteinte et le syndrome ivoirien  est une menace imminente pour la Guinée. On ne le souhaite pas.

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