Les appels au ''calme et à la retenue'' se multiplient en Guinée, deux jours après une manifestation de l'opposition
officiellement interdite, alors que leaders politiques et autorités comptabilisent le bilan de cette journée mouvementée.
Dans une déclaration officielle, le Conseil national de transition (CNT), organe transitoire qui fait office de
parlement, par la voix de sa présidente, Hadja Rabiatou Sérah Diallo, a invité mardi soir les uns et les autres au "calme et à la retenue".
La présidente du CNT a en outre promis que son institution assumera ses responsabilités en ''toute impartialité'',
alors que l'opposition a décidé de retirer ses représentants du gouvernement, du CNT et de la commission électorale.
Pour sa part, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et son partenaire local, l'OGDH, ont appelé le
gouvernement, les forces de l'ordre et l’opposition à s'abstenir de toute violence et à la mise en place d'un cadre consensuel en vue de la tenue d'élections législatives, lit-on dans une
déclaration.
De nombreux affrontements avaient éclaté lundi à Conakry entre forces de l'ordre et manifestants qui réclamaient
l'organisation de législatives transparentes et crédibles d'un coté, et entre ces derniers et des contre-manifestants de l'autre.
Cette journée a notamment été marquée par l’arrestation de plusieurs dizaines de manifestants, dont le leader
politique Oumar Bah, et par de nombreux blessés, tant dans les rangs de l'opposition qu'au sein des forces de l'ordre. Jusqu’ici, on a fait état d’aucune perte en vie humaine.
Les anciens Premier ministres, Lansana Kouyaté et Cellou Dalein Diallo, ont accusé les autorités d'avoir pulvérisé
leurs domiciles de gaz lacrymogènes, alors que l'ancien Premier ministre Sidya Touré crie à une tentative d'assassinat.
Ces accusations ont été catégoriquement réfutées par le porte-parole par intérim du gouvernement, Albert Damantang
Camara, ministre de l'Enseignement technique, qui nie tout.
Toutefois, le directeur général de la police nationale, Mohamed Garé, a annoncé avoir fait interpeller à la faveur de
cette marche, 31 personnes, et saisi 22 boules de chanvre indien, une paire de ciseaux, 19 sifflets et 11 pancartes.
Quant au porte-parole du Haut commandement de la gendarmerie nationale, il révèle avoir interpellé 35 personnes dont 4
appréhendées en flagrant délit de vandalisme du domicile d'un commissaire de police.
Selon le commandant Mamadou Barry, les éléments de gendarmerie ont enregistré dans leurs rangs 24 blessés repartis
entre les structures sanitaires des camps Almamy Samory Touré, Alpha Yaya Diallo et la clinique ‘’Mère et Enfant’’.