Bonne gouvernance ne rime pas avec complaisance

Bonne gouvernance bien ordonnée commence par soi-même. Plutôt que de désigner un lauréat au rabais, la Fondation Mo Ibrahim a décidé, pour la deuxième année consécutive, de ne pas distinguer d'heureux élu. Certains y verront matière à ressasser leur afro-pessimisme, d'autres que la Fondation fait preuve d'une rigueur bienvenue.

Elle a d'ailleurs tenu à préciser dans un communiqué: «De nombreux pays africains réalisent des progrès importants, non seulement d’un point de vue économique, mais aussi en matière de gouvernance. L’Indice Ibrahim, qui mesure la performance des pays africains par le biais de 84 critères de gouvernance, montre que les normes de gouvernance, globalement, s’améliorent chaque année. Cependant, la Fondation ne montre aucune complaisance envers les normes de gouvernance actuelles en Afrique. Sa mission est d’améliorer la qualité de cette gouvernance et d’encourager un leadership politique de qualité en Afrique, et il est clair que bien des progrès sont encore à faire. Pour cette raison, la Fondation a accepté d’utiliser les fonds qui étaient réservés au Prix cette année pour financer une autre initiative en faveur de la bonne gouvernance.»

La Fondation a été créée en 2006 par le milliardaire britannique, d'origine soudanaise, Mo Ibrahim. Ce dernier a fait fortune dans la téléphonie mobile.

En 2007 et 2008, elle avait distingué Festus Mogae, ancien Président du Botswana, Joaquim Chissano, ancien Président du Mozambique et Nelson Mandela, qui a été nommé Lauréat d’honneur.

Le prix est remis par un comité d'attribution prestigieux puisqu'il compte dans ses rangs: l'ancien Secrétaire général des Nations Unies et Lauréat du Prix Nobel de la Paix, Kofi Annan, mais aussi Mohamed ElBaradei, l'ancien Directeur général de l'Agence Internationale pour l’Énergie Atomique et Lauréat du Prix Nobel de la Paix, ou encore Mary Robinson, l'ancienne présidente d'Iralnde et ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme.