7 Avril 2012
Une manifestation était prévue samedi après-midi devant les bureaux d'Immigration Canada à Montréal afin de dénoncer l'expulsion de Kankou Keita et de ses cinq enfants vers leur pays d'origine, la Guinée.
Advenant leur expulsion du pays, prévue pour dimanche soir, la mère craint que ses filles subissent l'excision, une forme de mutilation génitale.
Kankou Keita est arrivée au Canada en 2007 avec ses cinq enfants, âgés de 7, 12, 16, 18 et 20 ans. Mme Keita affirme avoir été mutilée par excision dans son pays d'origine et craint d'avoir à faire face à ses agresseurs si elle y retourne. Ses filles auraient déjà subi une mutilation partielle et la mère craint qu'elles subissent de nouveau l'excision. De plus, elle redoute que ses deux filles soient forcées de se marier à leur arrivée.
«Elle est complètement perturbée. Ça fait deux fois que je l'emmène en centre psychiatrique. Les enfants ne font que pleurer», a raconté Kankou Conde, une amie qui héberge la famille.
Une série de procédures
À son arrivée au Canada en 2007, Mme Keita a demandé le statut de réfugié. Le commissaire attitré à son dossier n'a pas cru l'histoire de Mme Keita et la demande a été refusée, a expliqué l'avocat de la dame, Salif Sangaré. Elle a ensuite demandé une révision de la décision, ce qui lui a été refusé.
Mme Keita a alors fait un examen des considérations humanitaires, une demande distincte de la demande de statut de réfugié. «Cette demande reste sans décision», a ajouté Me Sangaré, qui soutient que le dossier s'est perdu dans les dédales bureaucratiques d'Immigration Canada.
Mme Keita affirme que ses enfants sont bien intégrés dans la société canadienne. De plus, une des jeunes filles souffre d'hyperthyroïdisme avancé et ne pourra pas obtenir de traitements en Guinée.