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Ce qu'on ne sait peut-être pas de la polygamie

La polygamie désigne la situation dans laquelle une personne dispose au même moment de plusieurs conjoints de même sexe : pour une femme ayant plusieurs maris on parle de polyandrie, pour un homme ayant plusieurs femmes de polygynie.


Selon les démographes et les ethnologues, 80 % des sociétés connues et étudiées sont polygames de droit et, parmi elles, seulement 1 % polyandriques. Néanmoins, au sein des sociétés majoritairement polygyniques on constate que 60 à 80 % des foyers sont monogames de fait (et non de droit).


La polygamie est à distinguer des mariages de groupes, forme de polyamour impliquant plusieurs partenaires de chaque sexe. La polygamie est à distinguer de la bigamie, situation dans laquelle une personne contracte plusieurs mariages séparément, sans avoir juridiquement obtenu la dissolution du précédent ou sans que les deux conjoints soient au courant de cette situation.


En sciences humaines, le terme polygamie est souvent employé par abus de langage pour désigner la polygynie.




Terminologie

Le terme est formé à partir de deux mots grecs, polus qui signifie « plusieurs » et gamos, signifiant « mariage ».

La polygamie s'oppose à la monogamie. Dans le cas précis de deux conjoints simultanés, il s'agit d'une bigamie. On distingue différents sous types de polygamie, notamment la polygamie parallèle qui désigne la situation jusqu'à présent où un individu a des relations avec plusieurs partenaires au cours d'une même période reproductive et la polygamie séquentielle qui consiste pour un individu à avoir plusieurs partenaires différents au cours de sa vie, mais pas de façon simultanée. Cette dernière forme de polygamie est aussi dite monogamie sérielle.



Polygamie dans le monde

De nombreux pays autorisent la polygynie sans néanmoins l'encourager. C'est le cas non seulement de la totalité des pays à forte population musulmane, à l'exception de la Turquie et de la Tunisie l'ayant interdite en 1957, mais également de quelques pays animistes africains. Quelques États autorisent aussi la polyandrie. Selon Jacques Attali (Amours. Histoires des relations entre les hommes et les femmes, 2007), « la polygynie est encore autorisée - ou tolérée - aujourd'hui, dans des pays représentant près du tiers de la population de la planète. Seulement 10% des hommes y ont plusieurs femmes, essentiellement les plus riches ».

La polygamie est une pratique mal perçue dans la civilisation occidentale au point que de nombreux États la reconnaissent comme un délit. Toutefois, certaines des administrations en question la tolèrent dans la pratique.

Il faut cependant considérer que la monogamie stricte n'existe que dans les sociétés qui, en même temps qu'interdire la polygamie, interdisent le divorce: en effet les sociétés qui ont opté pour la licité du divorce ne sont pas monogames, permettant de fait une polygamie sérielle ou successive.

Polygamie en France

Il est en droit impossible de se marier ou de se pacser avec plusieurs partenaires en France. L'ordonnance de 1945 sur les étrangers interdit la délivrance de titre de séjour aux étrangers en situation de polygamie, mais en pratique, l'administration française tolère depuis longtemps la polygamie pour les immigrés, en vertu du respect traditionnel du statut personnel des étrangers.

Polygamie en Belgique

La polygamie est interdite en Belgique. Mais le 26 juin 2008, un arrêt de la Cour constitutionnelle interdit toute discrimination envers les enfants sur base de la polygamie. Pour la Cour, les enfants ne sont en effet pas responsables de la situation maritale de leurs parents mais le législateur a le loisir de limiter le rassemblement familial des personnes dont le mariage est contraire à l'ordre public belge et à celui d'autres pays membres de l'Union européenne. Cependant un oubli de la Cour, qui supprime l'alinéa de l'article 10 qui concerne l'exclusion des conjoints dans un mariage polygame, ouvre de facto la porte aux polygames.


Polygamie au Canada

Une étude juridique commandée par le ministère de la Justice canadien appelle à abroger la loi sanctionnant la polygamie tout en renforçant les lois protégeant les femmes et les enfants vivant dans des familles à conjoints multiples. Le ministre canadien de la justice a exclu cette possibilité. Le rapport, rédigé par trois professeurs de droit de l'Ontario, avance notamment le fait que l'article du code pénal canadien sanctionnant la polygamie n'a aucune utilité, notamment du fait qu'il n'est quasiment jamais appliqué et a des effets plutôt contraires aux intérêts des femmes et des enfants.


Polygamie et religion

Islam

Dans l'islam, la polygamie, contrairement à l'adultère, est licite à certaines conditions et est traditionnellement justifiée par divers passages du Coran avec toutefois un maximum de quatre épouses simultanément. Mahomet, notamment, avait par exemple plusieurs femmes. Néanmoins, les foyers monogyniques ont toujours été majoritaires et cette tendance s'accentue, probablement par une lecture plus stricte de la sourate 4.129   mais aussi probablement à la suite des luttes antipolygyniques menées par les associations et mouvements féministes dans les sociétés musulmanes contemporaines.

Christianisme

Dans la plupart des christianismes, le mariage chrétien est monogamique, à l'exception de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours dans lesquelle le mariage plural a été établi puis abrogé en 1889.

Quelques minorités, localisées aux États-Unis, pratiquent aujourd'hui la polygamie interdite par la loi de ce pays, comme l' Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours qui considérent que l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (principal mouvement mormon) a eu tort d'y mettre un terme en 1889. Elles n'ont aucun lien avec l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours qui ne les reconnait pas comme 'mormons'.


Judaïsme

Dans le judaïsme, la polygamie est très peu ou pas représentée dans la Torah et dans les communautés religieuses qui composent le judaïsme. Car à une certaine époque un homme pouvait avoir plusieurs femmes afin d'avoir une descendance, il y a avait beaucoup d'enfants qui mourait avant leurs trois ans. L'homme pouvait répudier une femme si celle-ci ne lui donnait pas une descendance et en épouser une autre plus jeune, mais une femme ne pouvait pas répudier son mari si celui-ci ne lui donnait pas d'enfant ou s'il commettait un adultère. Selon certaines communautés c'est une pratique tout à fait normale, mais qui est surtout très présente dans certains pays de l'Afrique subsaharienne, d'Afrique du Nord et du Moyen Orient notamment en Israël.

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