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Côte d'Ivoire : l'ONU et la France bombardent le palais de Gbagbo

 

Les forces d'Alassane Ouattara ont repris l'offensive, lundi 4 avril, contre les troupes de Laurent Gbagbo à Abidjan, précipitant l'entrée en lice des forces militaires de l'ONU sur place. Une colonne de plusieurs dizaines de véhicules, munis de mitrailleuses lourdes et remplis de soldats pro-Ouattara a pénétré en début d'après-midi dans la capitale économique ivoirienne, entraînant une reprise des combats après quelques jours d'accalmie relative.

Des hélicoptères français et de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) ont ensuite bombardé le palais et la résidence de Laurent Gbagbo, ainsi que les camps militaires d'Agban et d'Akouédo, contrôlés par les forces pro-Gbagbo. "Des moyens ont été engagés contre plusieurs objectifs : des armes lourdes dans des casernes et un détachement de véhicules blindés équipés de canons et de lance-roquettes", a précisé Thierry Burkhard, porte-parole du ministère de la défense.

L'Elysée a annoncé qu'elle autoriserait l'armée française à participer aux opérations militaires de l'Onuci, sur demande "urgente" du secrétaire général de l'ONU. Ces opérations militaires visent, selon la présidence française, à neutraliser les armes lourdes utilisées par les forces de Gbagbo contre la population, conformément à larésolution 1975. La force Licorne sur place, qui compte 1 650 hommes, a doublé en l'espace d'une semaine. L'armée française est déjà engagée en Libye depuis le 19 mars. Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo à Paris, a dénoncé "des actes illégaux" et une "tentative d'assassinat" contre Laurent Gbagbo.

Le porte-parole de Guillaume Soro, le premier ministre d'Alassane Ouattara, a affirmé que ses troupes sont arrivées "à 13 heures (heure locale, 15 heures à Paris). [Nos] mouvements ont commencé à travers quatre grands corridors. Nous sécurisons pendant notre passage. L'objectif, c'est de converger vers le Plateau [quartier centre d'Abidjan] et Cocody [quartier nord]", a précisé le porte-parole de Guillaume Soro, le premier ministre d'Alassane Ouattara. L'offensive "devrait connaître une accélération dans les heures qui viennent. (...) On avance tranquillement" a poursuivi ce porte-parole, alors que des tirs et des explosions étaient entendus dans la ville et depuis le quartier du Plateau. Dans la même temps, le Quai d'Orsay annonçait l'enlèvement de cinq personnes, dont au moins deux Français, dans un hôtel de ce même quartier.

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Depuis jeudi, après quatre jours d'une progression fulgurante du nord vers le sud de la Côté d'Ivoire, plusieurs centaines de troupes des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) sont massées à la périphérie nord d'Abidjan. Le commandant des troupes pro-Ouattara, Issiaka "Wattao" Ouattara, a affirmé disposer de 4 000 hommes, auxquels s'ajouteraient 5 000 hommes déjà présents dans la ville. Les hommes de Laurent Gbagbo tiennent des positions autour du palais présidentiel (quartier administratif du Plateau), de la résidence officielle de Gbagbo (quartier de Cocody) et du siège de la RTI, la télévision d'Etat. Dimanche et lundi matin, seuls quelques tirs sporadiques d'armes lourdes étaient entendus sur place, alors qu'Abdijan est le théâtre de combats et de pillages depuis jeudi soir, et que sa population connaît de graves difficultés pour s'approvisionner en eau et en nourriture.

Cette reprise des combats intervient au lendemain des annonces de Guillaume Soro, pour qui la situation était "désormais mûre" pour une offensive "rapide". Au cours du week-end, le camp d'Alassane Ouattara avait réclamé à plusieurs reprises une "forte implication de la France" et de l'ONU.

 

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