La Guinée nouvelle
25 Décembre 2010
Cette méchante blague aujourd'hui rentrée dans le langage familier prend tout son sens avec la situation de la Côte d'Ivoire, premier exportateur mondial de cacao.
"Pas de bras, pas de chocolat"
Exportations en baisse, et risque de pénurie de cette denrée si prisée au moment des fêtes.
La crise politique que connaît actuellement le pays a eu des répercussions rapides et violentes sur la vie quotidienne des Ivoiriens, malgré la chanson du "tout va bien madame la marquise" entonnée en chœur pas les relais du FPI, la Côte d'Ivoire commence à payer le prix, cher, de la folie du pouvoir de son ex-président.
Une solution militaire ?
La communauté internationale est coincée, et aujourd'hui la seule solution militaire ne pourrait venir que de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), dont on murmure à Abidjan qu'une intervention pourrait avoir lieu la semaine prochaine.
L'invitation des différents pays demandant à leurs ressortissants de quitter la Côte d'Ivoire laisse présager de l'orage à venir.
Mais en attendant, les forces Licorne et ONUCI, sur place ne peuvent qu'agir qu'en défense, un risque d'ailleurs majeur, quand on se souvient du scénario de l'Hôtel Ivoire, en novembre 2004, où la confrontation entre jeunes patriotes de Blé Goudé, le Général Bi Point et les forces françaises s'était achevée dans le sang.
Le Général Bi Point avait alors accusé l'armée française d'avoir tiré sur la foule désarmée, ce qui conjugué aux appels du "général des patriotes" Blé Goudé avait déclenché les scènes épouvantables de pillages, d'exactions et de viols dans la capitale économique ivoirienne envers la communauté française et provoqué l'évacuation de cette dernière.
Deux hommes de guerre qu'on retrouve aujourd'hui, accompagnés du Général Dogbo Blé et qui composent la ligne dure du régime Gbagbo, menaçant hier d'attaquer l'hôtel du Golf où sont réfugiés Ouattara, Soro Guillaume et leurs partisans.
Blé Goudé a d'ores et déjà appelé à une "marche des patriotes" dimanche prochain en vue de libérer l'hôtel du Golf dans le journal du FPI, Notre Voie.
Avec le risque d'obliger les forces Licorne et Onuci à riposter pour mieux les accuser ensuite d'ingérence et de massacres de jeunes patriotes "aux mains nues".
En attendant, les prix flambent, du pain à l'attieké, en passant par le charbon, tout est cher, très cher, trop cher, et nombreux sont ceux qui n'ont déjà plus de quoi finir la fin de mois.
De même, que les inquiétudes grandissent par rapport au risque de guerre civile, elles grandissent aussi concernant les paiements des salaires, que ce soient ceux des employés dont les patrons occidentaux sont depuis hier "invités à quitter provisoirement la Côte d'Ivoire", ou ceux sont les sociétés n'ont pas repris le travail et qui se retrouvent au chômage technique forcé.
L'argent, voilà bien le nerf de la guerre, le seul, le vrai, celui qui pourra peut-être être la solution que les armes et les bottes ne sauraient être.
Que peut faire un gouvernement incapable de payer ses propres institutions, ses fonctionnaires, ses militaires ?
Hier, ces derniers avaient reçu l'assurance d'être payés, las ! Les virements n'ont pas eu lieu. A leur place, un communiqué du "Ministre de l'économie et des finances" de Gbagbo, invitant :
"Mesdames et messieurs les directeurs généraux des sociétés d'Etat et des sociétés à participation financière publique à poursuivre la gestion courante desdites sociétés à travers une présence effective à leur poste... toute vacance de poste à partir du mercredi 22 décembre 2010 sera considérée comme une démission"
En clair, ils sont surtout invités à bosser sans être payés, sinon, allez, zou, virés.
« Salaires non versés pour des problèmes techniques et d’indisponibilités de liquidités. »
Il semble pourtant que la promesse n'ait pas été tenue et les salaires non payés, ou encore qu'ils l'aient été dans certaines agences bancaires mais pas d'autres, aujourd'hui
Avec encore des accusations contre la France, et les banques françaises qui auraient bloqué les versements des salaires.
"L'argent, le vrai nerf de la guerre"
Pourtant l'étau financier se resserre un peu plus chaque jour, de la Banque Mondiale qui gèle tout financement et ferme ses bureaux abidjanais, l'UEMOA arrêtatnt les prêts, la BCEAO qui bloque les comptes, l'union européenne qui gèle aussi les avoirs du clan Gbgabo.
Les jours prochains risquent d'être plus alloco que poulet grillé-attieké pour Gbagbo et ses amis.
"Mais alloco, c'est pas compliqué, oh."
Et la menace se précise encore davantage avec des accusations contre Laurent Gbabgo d'avoir vendu pour son propre compte un bien, en Suisse, pour 12 millions d'euros, appartenant à la Côte d'Ivoire et acquis par l'ancien président Felix Houphouet Boigny, tout comme il avait déjà été accusé de brader le patrimoine ivoirien de son pays.
"Une douzaine d’appartements parisiens et de pavillons de banlieue auraient déjà été cédés, toujours « pour le compte de l’État », avec le même numéro de comptePrésidence de la République, ouvert dans les livres de la Société générale-Paris porte Maillot, sous le N°30 003 44 000 50 34 28 34 63"
Avec L'argent, le nerf de la vraie guerre, toujours et encore, on tape là où ça fait mal et on espère ainsi que cela évitera que le pays ne bascule dans la guerre civile.
Ou ne s'enfonce dans la dictature d'un homme qui s'est rêvé thomas Sankaraet risque de se réveiller Mugabé.
"C’est un passage obligé pour que demain, vous soyez libre. Le sacrifice que nous faisons vous permettra d’être libres demain. Je suis pour ça. C’est un cadeau que je fais à l’Afrique."
On avait déjà eu le Putschiste Guéi en "Papa Noël", mais alors Gbagbo en cadeau de Noël, on peut rêver mieux quand même.