De plus en plus de journalistes africains obligés de s'exiler
17 Février 2010
Rédigé par bouba et publié depuis
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Les journalistes vivant en Afrique sub-saharienne ont fui leurs
pays en 2009 comme jamais avant, entraînant une baisse de la couverture de terrain, a annoncé mardi le Comité pour la protection des journaliste (CPJ), une ONG new-yorkaise.
Un tel nombre de départs en exils n'avait jamais été observé en trente ans d'existence, a relevé le coordinateur pour l'Afrique du CPJ, Thom Rhodes, lors de la présentation du rapport intitulé
"Attaques contre la presse en 2009".
"Tant de journalistes fuient leur pays, à un point que nous n'avions jamais vu auparavant", a déclaré M. Rhodes devant des journalistes et officiels à Nairobi.
L'exode s'explique en partie par le fait que 2009 a été la pire année de la décennie en Afrique sub-saharienne en ce qui qui concerne les journalistes tués, avec 12 morts, en Somalie, mais aussi au
Kenya, au Nigeria et à Madagascar, selon lui.
M. Rhodes a remarqué que l'Afrique de l'Est était la région où la situation des journalistes était la plus alarmante en raison des violences et des restrictions gouvernementales en Somalie, en
Ethiopie et en Erythrée, forçant des dizaines de personnes à l'exil.
"Cela n'a pas créé une absence d'information, mais de mauvaises informations", a-t-il analysé.
Il a précisé que, selon les estimations, environ 80 journalistes professionnels ont fui la Somalie au cours des trois années précédentes et 40 pour le seul petit Etat ouest-africain de la Gambie
ces dernières années.
La quantité de départs en exil se ressent sur l'information locale et internationale, a ajouté M. Rhodes. Dans beaucoup de pays, le départ de certains des meilleurs journalistes laisse la presse
étrangère avec peu de sources fiables.
L'an dernier, le nombre de décès de journalistes à l'étranger a atteint un record dans le monde, selon l'ONG, avec 71 journalistes tués. Trois journalistes ont d'ores et déjà été tués cette
année.