16 Août 2010
Un débat contradictoire télévisé entre les deux finalistes de la Présidentielle guinéenne, que sont Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, était souhaité par l’écrasante majorité des guinéens dans la perspective du second tour prévu le 19 septembre prochain. A l’instar de ce qui se passe dans les grandes démocraties du monde.
En Guinée, le rêve était permis. Pour la simple raison que le candidat de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, a déjà donné son feu vert pour la tenue de ce débat contradictoire.
Dans une interview qu’il nous a accordée, l’ancien Premier ministre du régime défunt avait martelé qu’il est prêt à affronter son adversaire dans un face- à- face télévisé : « Je suis demandeur, j’ai déjà marqué mon accord au ministère de la communication». Cette information avait été également confirmée par le directeur de campagne de l’UFDG, le Dr Fodé Oussou Fofana, sur les antennes d’une radio privée de la place.
Les jours suivants, Jean Raymond Soumah, le président du Conseil National de Communication, l’organe de régulation des médias guinéens, avait, lui aussi, émis le souhait de voir les deux finalistes s’affronter sur les plateaux de la télévision nationale dans un débat fraternel et constructif en vue de permettre aux guinéens de faire un choix objectif au second tour.
Mais voilà qu’à la dernière minute, l’on vient d’apprendre (hélas !) que ce face- à- face n’est pas à l’ordre du jour au sein du QG du RPG. Et c’est Martine Condé de la cellule de communication, qui a annoncé la nouvelle :
« Si notre stratégie de communication n’intègre pas un face-à-face, nous ne voyons pas pourquoi nous allons le tenir. Pour le moment, on n’a pas encore intégré un face-à-face dans notre stratégie de communication… Ce n’est pas forcé de le faire, ce n’est pas obligatoire » a-t-elle précisé dans les colonnes d’un quotidien de la place.
Voilà la position du RPG. Pourtant, nombreux sont les observateurs avertis qui estiment que la Guinée devrait donner une véritable leçon de démocratie au reste de l’Afrique, avec ce processus de transition en cours.
Mais on comprend la position du RPG, qui a peur que son candidat soit survolé par son adversaire, comme l’a fait le directeur de campagne de l’UFDG, Dr Oussou Fofana, face à son homologue du RPG, Dr Makalé Traoré, sur les antennes de la radio Familia FM. Depuis cette malheureuse sortie de la directrice de campagne du RPG, c’est le silence de cimetière.
D’aucuns disent que Dr Traoré a été sanctionnée par son parti pour avoir avoué qu’elle n’a pas sa carte de membre du RPG, mais Mme Martine Condé réfute ses accusations : « C’est faux… Ce sont des histoires ». Voilà qui est bien dit.
Mais toujours est- il que l’opinion publique attend avec impatience Dr Makalé Traoré au volant de la communication du RPG. Pourquoi n’a-t-elle pas toujours parlé, si elle n’est pas sanctionnée ? Pourquoi se tait- elle ? Voilà autant de questions que de nombreux guinéens se posent et que le RPG devrait répondre.