25 Août 2011
La famille en Guinée de Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui a accusé Dominique Strauss-Kahn de crimes sexuels, estime que justice n'a pas été rendue à la Guinéenne avec l'abandon des charges contre l'ex patron du FMI, a dit mercredi un de ses frères à Conakry.
"On s'en remet à Dieu le Tout-Puissant mais on aurait souhaité que justice soit rendue pour ma soeur", a indiqué Mamadou Dian Diallo, frère aîné de mêmes père et mère que Nafissatou Diallo, âgée de 32 ans.
"Tout ce qui se passe, c'est le fait de Dieu. C'était prévu, Dieu est le seul juge", a fait remarquer M. Diallo, un homme d'affaires qui vit à Conakry.
Plusieurs responsables de partis interrogés par l'AFP n'ont pas voulu réagir mais de nombreux habitants de Conakry critiquaient l'abandon des charges contre l'ancien directeur général du Fonds monétaire international.
"Je suis déçu de la justice américaine, déçu de savoir qu'aux Etats-unis aussi, il y a de l'injustice. On ne peut pas et pas du tout nous expliquer pourquoi le procureur a (décidé un) abandon des poursuites contre DSK sinon par des arguments fallacieux", a déclaré à l'AFP Saliou Diallo, président du mouvement "Soutien pour Nafissatou Diallo", sans lien de parenté avec la femme de chambre de New York.
Mme Ramata Souaré, une secrétaire de 47 ans, semble partager le même sentiment. "J'ai honte de ma situation de femme", "je suis atteinte dans ma dignité de femme. J'ai honte pour DSK qui utilise tous les moyens, même les plus ignobles, pour s'en sortir. Je serais femme de chambre, j'abandonnerais mon boulot", a-t-elle dit.
Pour Almamy Barry, syndicaliste et salarié dans une banque, "on ne sait pas comment expliquer cette mesure prise par le procureur qui a certainement reçu le rapport médical qui atteste qu'il y a eu viol".
Abdoul Sow, un pharmacien de 52 ans, se demande "qui pouvait imaginer que (cette affaire) n'allait pas tourner au cauchemar pour la Guinéenne".
L'abandon de toutes les charges par le juge new-yorkais Michael Obus a mis fin à la procédure pénale mais DSK n'en a cependant pas complètement fini avec la justice américaine: les avocats de Mme Diallo ont lancé début août une procédure civile devant un tribunal du Bronx pour obtenir des dommages et intérêts