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La Guinée nouvelle

DSK reconnaît une «relation inappropriée» avec Diallo

Interrogé au 20H de TF1, l'ancien directeur général du FMI a avoué avoir commis une «faute morale» qui lui a fait «rater son rendez-vous avec les Français».

 

 

Visage grave et fermé, Dominique Strauss-Kahn est sorti de son silence, dimanche soir, au journal télévisé de TF1. Interrogé pendant une vingtaine de minutes par Claire Chazal, l'ex-directeur général du FMI a abordé différents sujets : sa relation avec Nafissatou Diallol'affaire Banon et son avenir politique.

• Il reconnaît une «relation inapropriée» avec Nafissatou Diallo :

A la question, «que s'est-il passé dans la suite du Sofitel?», l'ancien patron du FMI a répondu: «Ce qui s'est passé ne comprend ni violence, ni agression, ni aucun acte délictueux. Ce qui s'est passé est non seulement une relation inappropriée, mais une faute». «C'est plus grave qu'une faiblesse, c'est une faute morale dont je ne suis pas fier. Je la regrette tous les jours et je crois que je n'ai pas fini de la regretter», a-t-il ajouté.

A plusieurs reprises, DSK s'est abrité derrière le rapport du procureur de New York, qu'il n'a pas hésité à brandir. «Il faut se référer au rapport du procureur, qui m'a fait passer les menottes, qui a enquêté avec des moyens considérables. On a parlé de traces matérielles d'agression : le rapport dit qu'il n'y en a aucune. Ce rapport dit que Diallo a menti sur tout. Elle a menti sur les faits. Elle a présenté tellement de versions différentes que je ne peux plus en croire un mot. Toute cette histoire est un mensonge».

A la question de savoir s'il avait été victime d'un complot, DSK a répondu : «Un piège c'est possible, un complot nous verrons.» Il a évoqué à plusieurs reprises des «motivations financières qui sont derrière tout ça», ajoutant qu'il n'avait pas l'interntion de négocier des dommages et intérêts pour Nafissatou Diallo dans le cadre la procédure au civil toujours en cours aux Etats-Unis.

Il s'est enfin insurgé contre l'heddomadaire L'Express, qualifié de «tabloïd», qui avait publié des extraits d'un document présenté comme un rapport médical de Nafissatou Diallo.

• Il «comprend la réaction des femmes» :

«Ce qui m'a blessé le plus c'est que toute ma vie a été présentée comme si parce que j'ai eu du pouvoir les relations avec les femmes devaient passer par ce rapport de pouvoir. J'ai du respect pour les femmes, je comprends leurs réactions», a expliqué DSK. «J'ai vu la douleur que j'ai créée autour de moi», a-t-il confessé.

• Il se défend sur l'affaire Banon :

Dominique Strauss-Kahn a démenti «toute violence» envers la journalisteTristane Banon qui l'accuse de tentative de viol. «Dans cette rencontre, il n'y a aucun acte d'agression, aucune violence. La version qui a été présentée est une version imaginaire, une version calomnieuse», a expliqué l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI).

Le parquet de Paris a ouvert début juillet une enquête préliminaire après la plainte déposée par l'écrivain et journaliste Tristane Banon, qui accuse l'ancien ministre de l'Economie d'avoir tenté de la violer à Paris en 2003. DSK a été entendu par les policiers comme témoin dans le cadre de cette affaire le 12 septembre.

• Il a eu «très peur» :

«J'ai eu peur. J'ai eu peur. J'ai eu très peur. «Quand vous êtes pris dans les mâchoires de cette machine, [l'appareil judicaire américain, ndlr], vous avez le sentiment qu'elle va vous broyer. J'ai vécu des choses violentes, et j'ai beaucoup perdu», a assuré DSK. Qui a ajouté, un peu plus loin dans l'entretien : «Cette légèreté, je l'ai perdue pour toujours.»

DSK a déclaré que son épouse Anne Sinclair était une «femme exceptionnelle» sans laquelle il «n'aurait pas résisté». «J'ai eu une chance folle de l'avoir à mes côtés. Je lui ai fait du mal, je m'en veux. Mais elle n'aurait pas été comme cela à mes côtés, elle ne m'aurait pas soutenu comme cela si, dès la première seconde, elle n'avait pas su que j'étais innocent».

• Il ne sera «évidemment» pas candidat :

«Oui. Je voulais être candidat» à la présidentielle de 2012, a-t-il avoué. «Tout cela est derrière moi. Je ne suis évidemment pas candidat. Même si je continue de penser que la victoire de la gauche est nécessaire pour notre pays». «Je ne crois pas que cela soit mon rôle de m'immiscer dans la primaire», a-t-il poursuivi. «Martine Aubry est une amie. Pendant toute cette période, elle a été très présente et j'ai été sensible à cette présence. Mais je ne veux pas m'immiscer dans la primaire», a-t-il répété.

Interrogé sur son avenir, Dominique Strauss-Kahn a déclaré qu'il voulait travailler sur les questions des «technologies et d'alliances avec les pays émergents» et «aussi au problème de démographie parce que nous vieillissons et cela pose le problème inévitable de l'immigration. Il faut une immigration organisée et accueillante, sinon nos pays deviendront trop vieux».

Dans le privé ? «Je ne suis candidat à rien. Je vais d'abord me reposer, retrouver les miens, prendre le temps de réfléchir. Mais toute ma vie a été consacrée à essayer d'être utile au bien public et... on verra», a-t-il mystérieusement déclaré en conclusion de son intervention.

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