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Enquête : Les belles affaires des bases militaires françaises en Afrique

http://www.lexpress.fr/medias/448/afrique-1_159.jpgAu-delà de la sécurité et de la souveraineté, les points de friction dans la renégociation de la présence militaire française en Afrique sont surtout d'ordre foncier et financier. Enquête exclusive.


A notre connaissance, à l'exception inattendue du président Abdoulaye Wade - pour lequel la présence militaire française se justifie plus pour la défense des institutions sénégalaises que pour une hypothétique attaque extérieure -, les autres chefs d'Etat n'ont soulevé aucune objection à la renégociation d'accords de défense, de toute façon caducs. Cela fait belle lurette que la France intervient en Afrique en dehors de ces accords. Les militaires sont ainsi présents au Tchad dans le cadre de l'opération Epervier avec un simple accord de coopération militaire. A contrario, le 43e BIMa a été fermé à Port-Bouet (Abidjan) sans tambour, ni trompette.

Par contre, tous les chefs d'Etat africains vont désormais chèrement monnayer la présence du drapeau tricolore sur leurs terrains. Selon nos informations, le président gabonais Ali Bongo compte ainsi récupérer des parcelles actuellement occupées par le 6e BIMa (Bataillon d'infanterie de marine). D'autant qu'il est sollicité par les Américains qui cherchent - depuis la fermeture de leur base au Panama - un centre d'entraînement en zone tropicale pour leurs forces spéciales. D'après nos sources, c'est la société privée Pistris Inc. qui est la tête de pont de Washington dans cette négociation. Alors que la ministre gabonaise de la défense, Angélique Ngoma, se rendra en France du 11 au 13 janvier, Ali Bongo s'est déjà plaint au premier ministre français François Fillon que l'économat du 6e BIMa faisait office de marché pour toute la communauté française vivant au Gabon. Il faut pourtant bien que le camembert arrive affiné à point avec le Beaujolais !

De l'autre côté du continent, à Djibouti, Paris est passé à la caisse (30 millions € par an jusqu'en 2012) dès l'implantation de la base américaine. Le président Ismaël Omar Guelleh avait de plus demandé des compensations pour la perte de la manne de la consommation locale des familles des militaires français. A Dakar, on n'ose imaginer le prix du mètre carré des terrains occupés par les 1 200 soldats des forces françaises installées sur le splendide et unique site de la presqu'île du Cap Vert. Un Dubaï hôtelier en perspective...
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