Dans la nuit de lundi à mardi, des brigands se sont attaqués à des magasins de détecteurs d’or, nombreux dans cette ville où l’exploitation de
mines d’or est la principale activité. Réveillés par des coups de feu, des habitants ont bien essayé de défendre leurs commerces, à l’aide de pierres et avec quelques barricades, mais ils
se sont vite retrouvés impuissants face à des individus armés de fusils automatiques. Ils ont alerté les militaires des deux bases de l’armée présentes à Siguiri, ainsi que le préfet de
police et la gendarmerie, mais ont attendu, en vain, leur intervention.
La passivité des autorités a suscité la colère de la population. Tôt mardi matin, les commerçants, accompagnés de jeunes, ont manifesté dans les rues de la ville.
Ils ont brûlé des pneus et se sont attaqués à la résidence du préfet ainsi qu’à un camp militaire avec des pierres et des bâtons enflammés. L’armée a riposté en tirant sur le cortège, tuant
un jeune manifestant de 12 ans et blessant deux personnes.
Mercredi, le calme est revenu à Siguiri, même si plusieurs commerces ont gardé porte close. Une enquête a été ouverte à la demande du
gouvernement pour élucider les circonstances de la mort du jeune manifestant. Selon un officier de police de la ville interrogé par l’AFP, le gouverneur de la région a promis "des sanctions
contre le laxisme de certains éléments des forces armées".