21 Décembre 2010
Comme promis voici la deuxième partie du documentaire sur la Françafrique intitulé " l'argent roi": Cliquer sur le lien en bas de cet article pour voir la vidéo
Il y a 50 ans, en 1960, les 14 colonies françaises d’Afrique noire devenaient indépendantes. Mais, indépendance ne signifie pas liberté : le général de Gaulle confie à Jacques Foccart la mise en place d’un système qui vise à garder, par tous les moyens, légaux et illégaux, le contrôle de nos anciennes colonies dont les matières premières sont vitales pour la France. Ce système va s’appeler la Françafrique. Pendant plus d’un an, Patrick Benquet a enquêté avec l’aide précieuse d’Antoine Glaser, spécialiste unanimement reconnu dans ce domaine. Il montre dans ce film qu’à travers les présidences successives qu’avait connues la France, de droite et de gauche, les bouleversement mondiaux entraînés par la chute du mur du Berlin et la mondialisation, il existe une étonnante cohérence dans la politique française à l’égard de ses anciennes colonies. Que tous les grands événements africains dont les Français gardaient le souvenir, le Biafra, les diamants de Giscard, l’action du mercenaire Bob Denard, les coups d’États à répétition, les assassinats politiques, l’affaire Elf et ses valises de billets, le licenciement de Jean-Marie Bockel…, étaient reliés par une logique implacable : la mise en oeuvre d’une politique occulte dont la motivation principale était l’approvisionnement énergétique de la France, en particulier en pétrole. Françafrique révèle un monde secret où, en dehors de tout contrôle parlementaire ou gouvernemental, tous les coups sont permis pour maintenir au pouvoir des chefs d’État africains dévoués à la France. Un monde ou des sommes d’argent colossales irriguent clandestinement des réseaux d’enrichissement personnel et de financements de partis politiques.
« Imaginez... Là-bas, le pétrole est trouvé dans des
conditions très bon marché, il sort à 3-4 dollars. Et il est revendu à 80 », sourit Le Floch-Prigent, président d'Elf de 1989 à 1993. Un différentiel conséquent, à même de financer les actions
clandestines sur le continent africain des réseaux Foccart, de sponsoriser aussi la vie politique française. En clair, de favoriser telle ou telle campagne électorale hexagonale. Tous, de Le
Floch à Chalandon, en passant par une ancienne collaboratrice de Mitterrand et l'ex-ambassadeur du Gabon, Delaunay, racontent, avec gourmandise ou sidération rétrospective, l'incroyable ballet
des politiques, tous bords confondus, au siège de la société pétrolière. Mais la chute du mur de Berlin, en 1989, la fin du monopole de facto de la France sur les marchés énergétiques, l'affaire
Elf - abus de biens sociaux, corruption et enrichissement personnel -, vont changer la donne. Sans que les populations locales y trouvent leur compte - la misère ne cessant de s'amplifier -, le
rapport de forces entre dictateurs africains et chefs de l'Etat français se complexifie. Les premiers font jouer la concurrence - d'abord américaine, désormais chinoise, indienne et brésilienne
-, les seconds manœuvrent pour ne pas froisser trop ouvertement leurs « fournisseurs ». Une relation toujours entachée par les coups tordus d'antan : aides délictueuses aux candidats aux
élections adoubés par Paris, évictions de secrétaires d'Etat à la coopération prompts à croire aux discours de rupture...
Commentaire très maîtrisé, archives éclairantes, témoignages qui ne s'embarrassent pas de faux-semblants... le second volet explore implacablement l'ère de l'argent roi, des financements
occultes, des incursions cocasses dans les exécutifs, des prés carrés des capitaines d'industrie. Rappelant que la « France a toujours autant besoin des ressources énergétiques ».
http://www.pluzz.fr/infrarouge--francafrique--2010-12-16-22h50.html