10 Mai 2010
Le 27 juin prochain, le corps électoral guinéen est convoqué pour le 1er tour
du scrutin présidentiel devant marquer la fin de la transition militaire en cours après la mort du Général Lansana Conté, le 23 décembre 2008. Ainsi en a décidé par décret présidentiel l’actuel
chef de la junte militaire, le général Sékouba Konaté en approuvant la proposition du Conseil National de Transition (CNT). Le même décret fixe l’ouverture de la campagne électorale au 17 mai
2010.
Après les nombreuses tergiversations et autres événements sanglants qui ont émaillé le processus de transition sous Dadis Camara, son prédécesseur, Sékouba Konaté multiplie, depuis qu’il tient
les manettes du pouvoir, les gestes de sortie rapide de crise et de restauration de la démocratie et de l’Etat de droit en Guinée-Conakry. Lentement mais sûrement, le général Sékouba sort le pays
de Sékou Touré de cinquante ans de régime militaire et de terreur. Si, en dépit de quelques inquiétudes notées ici et là, la Guinée arrive à passer avec brio l’épreuve de ses premières élections
démocratiques, le mérite reviendra en premier au Général à la tête de la junte militaire qui se serait montré comme un soldat d’honneur.
Dans ce cas, la Guinée vivrait une transition qui rappelle celle incarnée par le Général Amani Toumani Touré au Mali au début des années 90. L’Afrique entière et la communauté internationale ont
les yeux tournés vers la Guinée qui a l’obligation de négocier brillamment sa transition actuelle du régime de terreur militaire au Renouveau démocratique. La responsabilité des acteurs
politiques reste dès lors grande après le leadership militaire qu’a assuré le Général Sékouba aux antipodes de la tentation du pouvoir à laquelle a succombé son prédécesseur, le capitaine Dadis
Camara contraint aujourd’hui à un exil solitaire loin de sa patrie. En vérité, les soldats qui ont la clairvoyance du Général Sékouba Konaté sont une espèce en voie de disparition en Afrique.
C’est un vrai soldat d’honneur !