26 Juillet 2010
La CENI guinéenne, tant bien que mal, a accompli, en ce qui concerne le premier
tour de la présidentielle, la mission à elle assignée. Les résultats provisoires du 27 juin 2010 ont été proclamés le 3 juillet.
La Cour suprême également. Au regard des multiples recours de la vingtaine de candidats, cette institution judiciaire a pris le temps qu’il faut pour éplucher tous les contentieux électoraux, et
a fini par donner le verdict définitif des urnes pour le premier round : Cellou Dallein Diallo conserve son poste de premier avec 44% des suffrages, suivi du professeur Alpha Condé, 18%, et de
Sidya Touré avec 13%. Même si les scores de ce trio ont été révisés et que le taux de participation a chuté de 77% à 52%, le classement initial de la CENI a été respecté.
Rideau donc sur cette première bataille vers le palais de Sékoutoureya. Place au second tour. Et c’est sur cet ultime combat de ce scrutin historique que ça semble coincer. Notamment sur la
date.
En principe, le samedi 24 juillet dernier, le président intérimaire devait recevoir en audience les deux challengers, et la CENI pour arrêter de façon consensuelle la date du deuxième tour de
cette présidentielle. A l’heure ou vous tiendrez ce canard entre les mains, peut-être que la CENI aura fixé les Guinéens et la Communauté internationale sur cette date, très attendue. En
attendant, on nage en plein flou artistique, qu’alimentent les guéguerres à fleurets mouchetés entre la primature et le Conseil national de la transition (CNT).
Si la loi devait être respectée, le second tour devrait se tenir 2 semaines après la proclamation définitive des résultats du premier par la Cour suprême. La patronne du CNT, Rabiatou Serah
Diallo est partisane du respect strict de cette clause : pour elle, un report est contraire aux lois constitutionnelles et électorales.
Problème, une commission ad hoc, composée des institutions républicaines, de la CENI et du gouvernement, a recensé les multiples difficultés qui ont plombé le bon déroulement du premier tour : il
s’agit principalement du nombre insuffisant par, endroits, de bureaux de vote, et de l’éloignement de certains bureaux de vote du domicile des électeurs.
Si fait que des citoyens n’ont pu accomplir leur devoir civique. Cette commission ad hoc penche donc pour un réaménagement des bureaux de vote en cause. Ce redéploiement de bureaux de vote était
censé finir le 25 juillet 2010, or il n’a même pas débuté.
D’où l’insistance du Premier ministre de transition, Jean-Marie Doré, sur le report du second tour. Une raison supplémentaire pour rallumer la tension entre lui et l’égérie du syndicalisme
guinéen. Il semble même que des échanges d’amabilités aient eu lieu en public entre les deux personnalités au sujet de cette date du second tour.
Quand les Guinéens retourneront-ils aux urnes pour désigner leur président de la République ? Le 8 août ? le 15 août ? Pourvu que ce vote se déroule dans la paix. Le reste n’est que chicaneries
politiques.