13 Avril 2012
Les militaires ont publié vendredi une déclaration expliquant la raison de leur mutinerie.
Ils ont déclaré vendredi qu'ils avaient lancé le coup d'Etat en raison d'un accord secret entre la Guinée-Bissau et l'Angola visant à rendre legitime la présence angolaise de la MISSANG (Mission technique de Coopération pour la Réforme des secteurs de sécurité et de défense en Guinée-Bissau) en Guinee-Bissau pour éliminer physiquement le chef militaire bissau-guinéen.
Le déploiement des 200 militaires angolais de la MISSANG, depuis mars 2011, était au centre d'une polémique entre l'armée et le gouvernement bissau-guinéen.
Le chef d'état-major des armées, le général Antonio Injai exigeait le départ de la MISSANG, qui, pour lui, n'a pas sa raison d'être dans le pays. Mais, le porte-parole des forces armées, Dahabana Watna, a soutenu que l'état-major n'avait jamais demandé au contingent angolais de quitter le pays.
Carlos Gomes Junior, un ex-Premier ministre et maintenant le candidat présidentiel du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), a estimé la semaine dernière que "le départ des forces angolaises va avoir des conséquences négatives pour la Guinée-Bissau, car tous les travaux de réhabilitation des casernes du pays et des commissariats de police, financés par Luanda, seront paralysés."
Jeudi soir, des militaires ont attaqué la résidence de M. Gomes, qui, d'après son épouse, a finalement été arrêté.
Selon la Radio Diffusion Portugaise (RDP), seule radio qui n'a pas été fermée en Guinée-Bissau, Carlos Gomes Junior est encore vivant.
L'Angola a investi environ 300 millions de USD en Guinée-Bissau, notamment dans le domaine minière (le projet d'extraction de la bauxite de Boé (sud-est de Bissau) et la construction du port de Buba.