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Guinée : Brusque montée de tension autour de la recomposition de la CENI

 

Le report sine die des élections législatives initialement annoncées pour le 8 juillet bien qu’approuvé unanimement par la classe politique guinéennen’a cependant pas mis fin à la polémique qui entoure la "légitimité" de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), une institution désavouée par l’opposition.

Dans cette logique de bras de fer autour de la recomposition de la CENI, les deux blocs de l’opposition radicale, à savoir l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) et le collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, ont décidé de maintenir la pression sur le pouvoir en vue de le pousser à accéder à la demande portant sur une restructuration en profondeur de cette institution chargée d’organiser les élections en Guinée.

L’opposition réclame surtout la "tête" du président de la CENI Lousény Camara qu’elle soupçonne de rouler pour le camp présidentiel.

Après deux manifestations consécutives organisées par les femmes de l’ADP et du collectif pour crier leur colère contre la CENI dans sa composition actuelle, exigeant qu’elle soit remise à plat, l’opposition guinéenneannonce une grande mobilisation pour jeudi 10 mai.

Ce dimanche les membres des deux blocs se sont retrouvés au siège de l’Union des forces du changement (UFC) de Aboubacar Sylla, porte-parole de l’ADP dans la banlieue de la capitale pour discuter des préparatifs de cette "marche de protestation", d’après nos sources.

Le but de cette manifestation est de freiner la CENI dans son élan, après que le président Alpha Condé ait renouvelé sa confiance en cette structure en l’invitant à lui proposer un nouveau chronogramme "réaliste" pour les élections législatives. Cela après avoir décidé de ne pas valider le calendrier du 8 juillet initialement proposé par la CENI.

Le président Alpha Condé avait pris cette initiative de reporter le scrutin, à cause du retard accusé dans les préparatifs, avec des préoccupations portant entre autres sur "la non finalisation du transfert de la totalité des données alfa numérique et bio-numérique de la société SAGEM vers le nouvel opérateur de la révision des listes électorales, Waymark, le retard dans le déroulement dans les meilleurs délais d’une révision exceptionnelle de la liste électorale sur toute l’étendue du territoire national".

Avant d’en arriver là, le président guinéen avait pris soin de procéder à des consultations avec les acteurs de la vie politiques.

Histoire de les rassurer de sa volonté de "veiller personnellement à ce que toutes les conditions soient réunies pour que les prochaines élections permettent le renforcement et la pérennisation des institutions démocratiques dans notre pays", comme il avait eu à le souligner lors de ces échanges, d’après sources officielles.

Alpha Condé n’avait pas manqué pour l’occasion d’inviter la CENI à "renforcer le dialogue avec les partis politiques, et de tenir compte de tout point de vue qui favorise la transparence et l’équité".

Pour sa part, l’opposition juge que la CENI vient de pécher par son "incapacité" à organiser les élections législatives, en ayant déjà proposé deux chronogrammes non tenues, à savoir le 29 décembre 2011 et le 8 juillet 2012. D’où son courroux contre cette institution et son président qu’elle appelle à changer.

La tension serait donc palpable au niveau des états-majors des partis politiques de l’opposition où l’on n’écarterait pas une "confrontation" avec le pouvoir, autour de cette polémique sur la refonte de la CENI.

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