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La Guinée nouvelle

Guinée : Conakry, la galère et la colère – Flambée des prix

 

Depuis plusieurs années, le Guinéen tire le diable par la queue. Il est confronté aux pires difficultés de son existence. De la nourriture, au déplacement en passant par l’électricité, tout est soit cher soit rare.

Le sac de riz asiatique a franchi le seuil très symbolique de 200 000 francs guinéens. Le kilogramme du sucre frôle les 10 000. Même le sel, jusqu’ici épargné par les flambées des prix, a connu une hausse. Le kilo, là aussi, atteint 10 000. C’est tout dire.

Le transport quant à lui allie rareté et cherté. Du coup, le Guinéen ne sait plus à quel saint se vouer. Dans la galère qui provoque la colère, chacun renvoie la balle à l’autre. Pour une partie de la population, le coupable est tout trouvé. Il s’appelle cambiste ou commerçant. Pour d’autres le responsable de cette situation n’est autre que les autorités incapables de fournir aux importateurs des devises étrangères. Des importateurs qui n’ont d’autres choix que de s’approvisionner au marché parallèle.

Pour mémoire, même le chef de l’Etat s’approvisionnait sur ce marché parallèle pour ses missions et celles des cadres. C’était le monde à l’envers ces dernières années. Penser que cette situation peut disparaître du jour au lendemain est un leurre. Tout comme penser qu’on peut faire disparaître le cambiste de la carte de la Guinée est illusoire. Même si la banque centrale dispose suffisamment des divises, certains citoyens feront leur change dans l’informel.

Ceux qui estiment que le métier de cambiste est une particularité guinéenne, peuvent faire un tour à Dakar ou à Abidjan. Ils trouveront les bureaux de change à tous les coins des rues. Avec la seule différence avec la Guinée que le taux du jour est fixé.

Revenons à notre sujet la galère qui provoque la colère. Conakry est plus que jamais plongé dans le noir. Le fameux tour dans la fourniture d’électricité ne tient plus la route. Au lieu d’un jour sur deux, désormais c’est un sur trois voire cinq. Si bien que le nouveau ministre de l’Energie a sévi contre les Directeurs de ce secteur. Ces Directeurs sont les premiers à faire les frais du changement tant annoncé et tant attendu.

En homme averti, le nouveau président a évité de promettre l’amélioration immédiate de la situation catastrophique de la Guinée. Il a dû bénéficier des conseils et de l’expérience d’un de ses alliés pendant la campagne du deuxième tour. Cet allié avait promis monts et merveilles en un temps record. Confronté à la dure réalité du terrain, il avait vite déchanté.

Le professeur réfléchit, consulte et se concerte avant de décider. Il évite et hésite de croiser le fer avec les hommes d’affaires accusés de tous les péchés d’Israël. Grâce à sa longue et grande expérience dans les pays développés, Alpha Condé sait que lorsque ses homologues de ces pays riches effectuent une visite à l’étranger, ils se déplacent avec une colonie d’hommes d’affaires. Plus que quiconque, il connaît cette citation d’Abraham Lincoln « on ne peut pas enrichir le pauvre en appauvrissant le riche. »

Il faut donc réfléchir pour trouver une solution aux difficultés qui assaillent les Guinéens. Il faut aussi éviter de trouver un bouc émissaire à ces difficultés.

Au nombre de mesures que chaque guinéen devrait prendre : s’acquitter de ses factures d’eau et d’électricité en guise de contribution à l’amélioration de la fourniture d’eau et de courant électrique.

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