7 Septembre 2010
Alpha Condé, le leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), qui bat
campagne pour le deuxième tour de la présidentielle prévue le 19 septembre prochain en Guinée, a révélé dans un entretien accordé ce mardi au quotidien français Libération, avoir refusé en 1993,
l’aide de l’armée pour la prise du pouvoir. « En 1993, l’armée guinéenne a voté pour moi et j’avais refusé son aide », a-t-il indiqué dans les colonnes du quotidien français.
L’opposant historique qui est aujourd’hui âgé de 72 ans, a été condamné à mort sous Sékou Touré et emprisonné pendant 28 mois par le régime de Lansana Conté. Avec le recul, le professeur Alpha
qui plaide en faveur de la réconciliation du peuple de Guinée avec lui-même, estime avoir pardonné à tous ses bourreaux.
« Je suis allé m’incliner sur les tombes de Sékou Touré et Lansana Conté pour montrer que je suis pour la réconciliation. La Guinée doit se tourner vers l’avenir. Il faut instituer une Commission
Vérité et Réconciliation, comme en Afrique du Sud, pour que ceux qui ont fait du mal puissent demander pardon», a souligné le challenger de Cellou Dalein Diallo, le 19 septembre prochain.
Le professeur Alpha Condé, arrivé second à l’élection présidentielle en Guinée avec 18, 25 % des voix, se considère comme un apôtre de la paix dans son pays. Il a récemment signé, dans ce sens, à
Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, un protocole d’accord pour une élection apaisée. « Je veux la paix en Guinée. Que je gagne ou que je perde, cela n’a pas d’importance. Je veux la
transparence », a-t-il expliqué.
Répondant à une question relative au deuxième tour de l’élection présidentielle qui doit l’opposer à Cellou Dalein Diallo qui avait engrangé au premier tour quelques 43, 6 % des voix, le leader
du RPG se dit confiant. « Pour le deuxième tour de la présidentielle, je suis confiant. Sur les 24 candidats au premier tour, 18 se sont ralliés à ma cause », a-t-il conclu.
Siaka Ndong