16 Novembre 2010
Fête d'Aid El Adha ou Tabaski sans fidèles dans les mosquées de Conakry - Des imams peuls
ont refusé de diriger, mardi, la prière de la fête musulmane de l'Aïd El Adha ou Tabaski dans plusieurs mosquées de la capitale, quelques heures après la publication des résultats provisoires de
l'élection présidentielle remportée par le Pr. Alpha Condé, d'ethnie malinké, avec 52,52 pc des votes devant son adversaire Cellou Dalein Diallo, d'ethnie peule, crédité de 47,48 pc des
suffrages.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le général malien, Siaka Toumany
Sangaré, a publié, lundi soir, les résultats provisoires et estimé le taux de participation à 67,87 pc contre 52 pc au premier tour, en juin dernier.
Selon plusieurs fidèles musulmans résidant dans des quartiers de la haute banlieue de Conakry, les imams
peuls ont refusé de diriger la prière, arguant que « c'est le tour des peuls » d'occuper le fauteuil présidentiel qui, depuis 1958, date de l'accession du pays à l'indépendance, a échu aux mains
des malinkés et soussous, exceptée la brève parenthèse d'un forestier, incarnée par le chef de la junte d'alors, Moussa Dadis Camara.
'Certains ont pu prier grâce à des imams de fortune, mais plusieurs autres ont dû se rabattre sur des
mosquées où les prières étaient dirigées par des personnes appartenant à des ethnies autre que peule', a confié à la PANA un fidèle. 'Le rejet des malinkés par les peuls s'est subitement renforcé
quelques jours après les premiers résultats partiels favorables à Alpha Condé (?) Dans mon quartier, l'imam peul a démissionné récemment, affirmant ne pas pouvoir faire prier des
malinkés.
Les baptêmes et décès des autres ne concernent pas les peuls qui ont interdit à ceux qui n'ont pas de
robinets d'aller puiser de l'eau potable dans leur concession', déclare une habitante de Cobaya, en haute banlieue. Plusieurs quartiers de la haute banlieue sont en ébullition à cause des
violences commises par des militants de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, qui avait exprimé, avant la publication des résultats, son refus de les accepter
à cause 'des fraudes dans deux fiefs' du Pr. Alpha Condé.
Le candidat de l'alliance 'Cellou Président' exige l'annulation des résultats de Siguiri et Kouroussa, en
Haute Guinée, arguant que ses assesseurs et délégués étaient absents des bureaux de vote en dépit du protocole d'accord signé, le 5 novembre dernier, entre les deux candidats, sous l'égide du
général Sangaré et des représentants de la communauté internationale appelant au calme pour une élection paisible.
Les nombreux appels au calme du nouveau président semblent ne pas être entendus à cause des affrontements
entre les militants de l'UFDG et les éléments des Forces spéciales pour la sécurisation du processus électoral (Fossepel) dans plusieurs quartiers de Conakry. 'Je remercie et félicite ceux qui
ont voté pour moi et mon adversaire.
L'heure est à la réconciliation nationale', a déclaré dans la nuit le vainqueur, assurant tendre la main à
son 'jeune frère Cellou Dalein Diallo'. Plusieurs témoins ont assuré à la PANA que des militants et sympathisants de l'ancien Premier ministre ont pourchassé des malinkés à Pita et Labé, ville
natale de Cellou Dalein Diallo, en Moyenne Guinée, emportant des biens et brûlant des domiciles, abandonnés par leurs propriétaires.