GUINEEWEB.ORG

La Guinée nouvelle

Guinée: interdit d'évoquer de l'attaque contre le président

 

Alpha Condé a fait l'objet d'un attentat dont il est sorti indemne, le 19 juillet. Les autorités interdisent aux médias d'évoquer cette information, de façon provisoire, alors que les arrestations se multiplient.

Interdiction d'évoquer "l'attentat contre la vie du chef de l'Etat" en Guinée! Le Conseil national de la communication (CNC) de Guinée, un organe gouvernemental, de mettre en garde les médias nationaux. Cette mesure provisoire touche aussi "toute émission interactive à caractère politique". Interdites, a-t-on appris mercredi auprès des syndicats de la presse.  

La décision du CNC a été prise moins d'une semaine après l'attaque le 19 juillet par des militaires en armes du domicile du président Alpha Condé à Conakry, dont il est sorti indemne, mais qui a tué un garde présidentiel et en a blessé deux. 

"Sont concernés tous les organes d'information publics et privés (Radios télévisions publiques et privées, presse écrite et presse en ligne", précise le texte du CNC cité par les organisations professionneles guinéennes, ajoutant que "tout manquement à cette décision sera sanctionné conformément à la loi".  

Les professionnels de la presse ont accueilli cette décision avec "un profond regret". Dans un communiqué, ils affirment "n'avoir jamais été associés" à cette mesure et demandent au CNC "l'annulation pure et simple de cette décision qui est une violation flagrante de la Constitution qui consacre la liberté de presse parmi les libertés fondamentales". 

38 personnes arrêtées

Depuis l'attaque, 38 personnes, 25 militaires et 13 civils, ont été arrêtées et une information judiciaire a été ouverte pour, entre autres chefs d'accusation, "tentative d'assassinat du chef de l'Etat". Selon le porte-parole du ministère de la Justice, les suspects sont détenus dans des locaux de la gendarmerie à Matam (banlieue de Conakry).  

La semaine dernière, des sources militaires avaient aussi fait état de l'arrestation d'une quarantaine de militaires, pour la plupart proches de l'ex-président du régime de transition (2010), le général Sékouba Konaté, et du capitaine Moussa Dadis Camara, qui a dirigé la junte militaire au pouvoir en Guinée de fin 2008 à fin 2009. 

Le 22 juillet, le parquet général de Conakry avait annoncé l'ouverture d'une information judiciaire et évoqué plusieurs interpellations, sans fournir de nombre. 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article