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La Guinée nouvelle

Guinée : l’ONU pointe le risque de « chaos »

En Guinée, les parties doivent surmonter leurs divisions politiques et s’unir pour organiser le second tour de l’élection présidentielle, a souligné mardi le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit.

Le second tour de l’élection présidentielle, opposant l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo à l’opposant historique Alpha Condé

Les membres de la Cour électorale nationale indépendante (CENI) « doivent être unis dans un engagement commun à travailler avec professionnalisme et doivent préserver leur pays du chaos », a confié par téléphone Saïd Djinnit au Centre d’actualités de l’ONU, alors qu’il se trouvait mardi à Dakar au Sénégal. « Ils doivent se réunir et déterminer une nouvelle date pour le déroulement de l’élection », a-t-il ajouté.

Le second tour de l’élection présidentielle, opposant l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo à l’opposant historique Alpha Condé, devait se dérouler dimanche dernier, le 19 septembre. Selon la presse, la campagne électorale a été suspendue et les manifestations ont été interdites après des violences entre partisans des deux candidats quelques jours avant le second tour qui a été reporté par les autorités guinéennes.

Saïd Djinnit a appelé les deux candidats à coopérer pour apaiser les tensions et il a exhorté le gouvernement à fournir le soutien technique nécessaire à la CENI. Les autorités guinéennes ont par ailleurs annoncé que 1.600 centres de vote supplémentaires seront mis en place afin que les citoyens qui vivent dans les zones isolées puissent voter sans avoir à parcourir de trop longues distances.

Le 27 juin dernier, une vingtaine de candidats se sont affrontés pour le premier tour de l’élection présidentielle, dans un pays qui a été dominé par des régimes militaires et des coups d’;Etat depuis qu’;il est devenu indépendant en 1958.

Selon le Représentant spécial, « un délai supplémentaire pourrait sérieusement saper la transition ». L’an dernier, la répression sanglante de l’armée nationale lors d’une manifestation politique dans la capitale Conakry, avait provoqué la mort de plus de 150 manifestants non armés. De nombreux viols avaient également été signalés. Un gouvernement d’unité nationale a été instauré en janvier dans le cadre d’une transition vers un retour de l’ordre constitutionnel.

Mardi, Saïd Djinnit a discuté avec les membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA), ainsi qu’avec le président du Burkina Faso, qui a été choisi pour servir de médiateur. Le 19 septembre, il s’était rendu à Conakry avec une délégation conjointe des Nations Unies, de la CEDEAO et de l’Union africaine. Il avait rencontré les deux vice-présidents du pays, des représentants du Groupe international de contact sur la Guinée et les membres de la CENI.
Le Représentant spécial doit présider une réunion à Abuja, au Nigéria, le 23 septembre et une autre réunion du Groupe international de contact sur la Guinée à New York le 25 septembre prochain.

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