La Guinée nouvelle
21 Décembre 2010
C'est aujourd'hui que le nouveau président de la Guinée, Alpha Condé, va prêter serment. Ce sera, certes, un moment solennel qui va faire entrer la Guinée dans la démocratie. Mais les organisations de défense des droits humains pensent que ce moment si solennel soit-il, ne doit pas faire oublier aux nouvelles autorités les priorités. Pour la Fédération internationale des droits de l'homme (Fidh) et l'organisation guinéenne des droits l'homme (Ogdh), l'Etat de droit et la justice doivent être au cœur des priorités. ‘Nos organisations insistent surtout sur l'urgence de réformer le système judiciaire et de respecter pleinement le droit à la justice, qui est le ciment d'un Etat de droit et de la réconciliation nationale dans un pays qui connaît des tensions et des déchirements ethniques’, lit-on dans un communiqué conjoint signé par les deux organisations.
Pour elle, ‘le nouveau pouvoir doit prendre les mesures nécessaires pour que les auteurs des violations des droits de l'Homme, notamment celles commises lors du processus électoral soient sanctionnés’. Sans oublier que ‘la procédure ouverte en février 2010 sur le massacre du 28 septembre 2009, lors duquel environ 150 civils ont été tués et une centaine de femmes violées, doit aller jusqu'au bout et prospérer en toute indépendance’. Pour la Fidh et l'Ogdh, la lutte contre l'impunité des auteurs de ces crimes doit démontrer la volonté du nouveau pouvoir d'instaurer un Etat de droit, notamment en rendant justice et réparation aux victimes. Avant de lancer : ‘Nos organisations appellent ainsi à la mise en place d'une Commission vérité, justice et réconciliation qui devra faire la lumière sur les crimes politiques et les graves violations des droits de l'Homme commis depuis l'indépendance et établir les responsabilités.’ Une commission dont avait déjà parlé Alpha Condé durant la campagne électorale et après la proclamation de sa victoire sur Cellou Dalein Diallo qui ne disait pas moins.