DAKAR, (IRIN) - En Guinée, les responsables de la santé prévoient de vacciner ce mois-ci contre la fièvre jaune plus de 250 000 personnes dans le nord-est, suite à l’apparition d’un
cas confirmé et de plusieurs cas suspects dans la région.
La femme qui s’est révélée atteinte de cette infection virale transmise par un moustique se trouvait à Mandiana, une préfecture guinéenne qui n’a jamais bénéficié d’une campagne de vaccination
contre la fièvre jaune, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le ministère de la Santé.
« Dans certaines zones, nous avons vacciné au cas par cas, et Mandiana est une préfecture où nous n’avons pas mené de campagne de prévention », a dit à IRIN Sakoba Keïta, responsable de la
prévention des maladies au ministère de la Santé.
Une enquête réalisée les 28-29 décembre a permis de découvrir sept autres cas suspects dans la préfecture. L’épidémie survient plusieurs semaines après qu’au moins 20 personnes sont mortes de la
fièvre jaune
dans la région frontalière de Denguelé, en
Côte d’Ivoire.
D’après l’OMS, il n’existe
aucun traitement
spécifique contre la fièvre jaune, et la vaccination est la seule, et la plus importante, mesure de prévention contre cette maladie, qui tue environ 50 pour cent des personnes
sévèrement affectées dont la fièvre et la déshydratation combinées ne sont pas traitées.
Les responsables de la santé doivent encore fixer une date pour la campagne de vaccination de Mandiana, qui ciblera 278 681 personnes dans la préfecture – tous les habitants, excepté les enfants de
moins de neuf mois et les femmes enceintes.
« Nous pensons vraiment qu’elle aura lieu en janvier », a dit M. Keïta, du ministère de la Santé. « Nous continuons à rencontrer des ONG internationales afin de mobiliser des fonds supplémentaires
pour la campagne de vaccination ». Cette campagne coûterait 391 384 dollars, d’après le rapport d’enquête du ministère.
La Guinée a demandé au Groupe international de coordination (GIC) pour l’approvisionnement en vaccins contre la fièvre jaune, qui dépend de l’OMS, l’autorisation d’utiliser des vaccins de la
réserve internationale d’urgence pour la campagne de Mandiana, a dit à IRIN Alejandro Costa, chercheur au département mondial d'alerte et d'action de l’OMS, le 8 janvier.
Le groupe devrait prendre une décision prochainement, a-t-il dit. « Si le GIC considère que les données communiquées par le pays sont suffisantes pour justifier une distribution de vaccins de la
réserve d’urgence, les vaccins seront envoyés immédiatement ».
Une campagne de vaccination préventive nationale en Guinée avait été programmée pour mi-2009, mais elle avait été repoussée à autour d’avril 2010, en partie à cause d’un manque de vaccins, a dit M.
Keïta, du ministère de la Santé.
Des stocks limités
Les réserves mondiales de vaccins contre la fièvre jaune sont limitées, d’après l’OMS. A la mi-2009, le GIC a lancé un appel de fonds afin de réapprovisionner le stock d’urgence qui est utilisé
pour répondre aux épidémies et pour compléter les campagnes de prévention dans les 12 pays présentant les plus hauts risques - Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée, Liberia,
Mali, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.
« La réserve d’urgence est financée pour 2010 : six millions de doses sont en stock et prêtes à être utilisées dans tout pays confronté à une épidémie », a dit M. Costa à IRIN. « L’OMS recherche
des alternatives pour financer la réserve au-delà de 2010 ».