25 Janvier 2010
Dans l'impasse... Depuis les massacres et viols du 28 septembre à Conakry, le capitaine Moussa Dadis Camara ne dispose plus assez de marge de manœuvre pour revenir à la tête du gouvernement. La Cour Pénale Internationale pourrait lancer un mandat d'arrêt contre lui et les partis politiques d'opposition gagnent du terrain depuis qu'ils ont rejoint les Forces vives du pays (opposition, syndicats et société civile).
Le général Sékouba Konaté, président par intérim depuis l'agression du chef « Dadis » par son propre aide de camp, a donc pu mettre sur table un accord de sortie de crise avec le capitaine en séjour "forcé" au Burkina, son retour au pays étant très controversé par les Guinéens et la communauté internationale.
Ils ont tous deux longuement discuté ce week-end avant de désigner comme Premier ministre, Jean-Marie Doré, issu de l'opposition et leader de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG) ainsi
que porte-parole des Forces vives.
L'accord prévoit la création d'un « con
Dans ce pays où la junte et le pouvoir militaire ont toujours gouverné, il fallait rassurer et jouer la carte tripartite. Le gouvernement de transition sera donc composé de 10 membres du CNDD (parti de la junte), 10 de l'opposition et 10 issus des régions. La Guinée a besoin d'un consensus politique et régional pour une sortie démocratique. Car depuis l'attentat du chef de la junte le 3 décembre, il faut apaiser les Forestiers qui soutiennent la junte et la capitaine Dadis.
Médiateur avéré depuis l'arrivée de Dadis Camara en décembre 2008, Jean-Marie Doré a aussi l'avantage d'être originaire de la Guinée forestière tout comme le capitaine, sans pour autant être de la même ethnie. Une petite différence qui permet de mettre en route le bon dosage démocratique.
Les prochaines nominations des ministres d'Etat devraient tenir compte de cet équilibre régional et ethnique de la Guinée composée de Soussous, de Peuhls, de Malinkés et de Forestiers, répartis
dans les quatre régions du pays.
Depuis son indépendance en 1958, la perle mondiale des ressources minières de bauxite, a toujours connu le pouvoir militaire. Durant le « règne » de Lansa Conté (1984-2008),
l'opposition a toujours été muselée. Mais à l'arrivée de Camara, la Société civile et les syndicats se sont rebellés et ont gagné de plus en plus de force avec le soutien d'une nouvelle
opposition politique. Plus forte, l'opposition est dorénavant capable de se réunir comme la manifestation au stade de Conakry en septembre dernier, qui s'est malheureusement finie dans un bain
de sang. Et ainsi elle a permis le discrédit final de la junte.
Le rapport de force difficile avec l'armée devra tout de même être pris en compte dans cette volonté de basculer vers la démocratie. Faire rentrer les militaires dans leur caserne et les
rassurer en même temps, voilà la nouvelle donne. Eux, qui comptent de nombreux enfants soldats ayant combattu dans les rangs violents de la rébellion libérienne durant l'horreur d'une guerre
civile de 1989 à 2003, sont originaires de Guinée forestière et il faudra négocier avec.
Jean-Marie Doré, candidat malheureux à la présidentielle face à Lansa Conté en 1993 et en 1998, n'avait jamais été ministre jusque là. Le gouvernement de transition n'est pas sensé se présenter
aux élections dans six mois. Mais avant sa récente nomination au poste de Premier ministre en intérim, ce médiateur forestier avait annoncé qu'il briguerait les présidentielles. Qu'en penser
pour la suite ?
Et comment le pays va-t-il organiser des scrutins libres et transparents en six mois pour la première fois ? L'accord de Ouagadougou prévoit une "révision des listes électorales". Or en
province, l'administration (gouverneurs, préfets, sous-préfets) serait aux mains du pouvoir. Certains guinéens réclament leur remplacement. Mais qui sera l'homme qui choisira ces nouveaux
grands fonctionnaires ? seil national de transition », la mise en place d'un « gouvernement d'union » dirigé par Jean-Marie Doré, accompagné de la leader syndicale Rabiatou Sérah Diallo et du
ministre de la Sécurité au sein de la junte, le général Mamadouba « Toto » Camara. Ces deux derniers seront vice-premiers ministres et aideront au but final de la mission :
l'organisation d'élections « dans six mois
Dans ce pays où la junte et le pouvoir militaire ont toujours gouverné, il fallait rassurer et jouer la carte tripartite. Le gouvernement de transition sera donc composé de 10 membres du CNDD (parti de la junte), 10 de l'opposition et 10 issus des régions. La Guinée a besoin d'un consensus politique et régional pour une sortie démocratique. Car depuis l'attentat du chef de la junte le 3 décembre, il faut apaiser les Forestiers qui soutiennent la junte et la capitaine Dadis.
Médiateur avéré depuis l'arrivée de Dadis Camara en décembre 2008, Jean-Marie Doré a aussi l'avantage d'être originaire de la Guinée forestière tout comme le capitaine, sans pour autant être de la même ethnie. Une petite différence qui permet de mettre en route le bon dosage démocratique.
Les prochaines nominations des ministres d'Etat devraient tenir compte de cet équilibre régional et ethnique de la Guinée composée de Soussous, de Peuhls, de Malinkés et de Forestiers, répartis
dans les quatre régions du pays.
Depuis son indépendance en 1958, la perle mondiale des ressources minières de bauxite, a toujours connu le pouvoir militaire. Durant le « règne » de Lansa Conté (1984-2008),
l'opposition a toujours été muselée. Mais à l'arrivée de Camara, la Société civile et les syndicats se sont rebellés et ont gagné de plus en plus de force avec le soutien d'une nouvelle
opposition politique. Plus forte, l'opposition est dorénavant capable de se réunir comme la manifestation au stade de Conakry en septembre dernier, qui s'est malheureusement finie dans un bain
de sang. Et ainsi elle a permis le discrédit final de la junte.
Le rapport de force difficile avec l'armée devra tout de même être pris en compte dans cette volonté de basculer vers la démocratie. Faire rentrer les militaires dans leur caserne et les
rassurer en même temps, voilà la nouvelle donne. Eux, qui comptent de nombreux enfants soldats ayant combattu dans les rangs violents de la rébellion libérienne durant l'horreur d'une guerre
civile de 1989 à 2003, sont originaires de Guinée forestière et il faudra négocier avec.
Jean-Marie Doré, candidat malheureux à la présidentielle face à Lansa Conté en 1993 et en 1998, n'avait jamais été ministre jusque là. Le gouvernement de transition n'est pas sensé se présenter
aux élections dans six mois. Mais avant sa récente nomination au poste de Premier ministre en intérim, ce médiateur forestier avait annoncé qu'il briguerait les présidentielles. Qu'en penser
pour la suite ?
Et comment le pays va-t-il organiser des scrutins libres et transparents en six mois pour la première fois ? L'accord de Ouagadougou prévoit une "révision des listes électorales". Or en
province, l'administration (gouverneurs, préfets, sous-préfets) serait aux mains du pouvoir. Certains guinéens réclament leur remplacement. Mais qui sera l'homme qui choisira ces nouveaux
grands fonctionnaires ?