28 Avril 2011
Environ 69 agents du ministère guinéen de l’Information, en majorité des journalistes, ont abandonné leurs postes depuis plusieurs années, mais perçoivent régulièrement leurs salaires, a indiqué mercredi à la PANA une-source proche de ce ministère. La même source précise que le pot aux roses a été découvert récemment à la suite d’un contrôle autorisé par le ministre de tutelle, Durius Dialé Doré, qui «promet des sanctions exemplaires» à l’encontre de tous ceux qui ont abandonné leurs postes. «La plupart des agents qui ont abandonné leurs postes vivent en Europe, au Canada ou aux Etats-Unis depuis belle lurette», assure la même source, précisant que leurs salaires étaient régulièrement versés à des tiers.
Des experts de la Fonction publique ont découvert récemment au cours d’un contrôle initié par les nouvelles
autorités une liste de 2.619 fonctionnaires fictifs qui émargent au service des salaires et des soldes du ministère des Finances depuis plusieurs années.
Le ministère de la Fonction publique, assisté par le Programme des Nations unies pour le développement
(PNUD), souligne-t-on de bonne source, a retrouvé sur les listes d’émargement deux fois les noms et numéros de matricules des fonctionnaires fictifs.
Les nouvelles autorités ont déclaré que l’Etat a payé également pendant plusieurs années des dizaines de
milliards de francs guinéens au bénéfice de fonctionnaires décédés.
Elles avaient assuré que des centaines d’enseignants, absents de leurs lieux d’affectation, notamment à
l’intérieur du pays, continuaient à percevoir leurs salaires.
Ainsi, le ministre de l’Enseignement pré-universitaire, Bréhima Kourouma, avait déclaré au cours d’une visite
de travail dans le nord du pays que son département allait licencier prochainement tous les enseignants absents de leurs lieux de travail, ajoutant que les salaires du corps enseignant
représentent 87 pour cent du budget alloué à l’éducation.
Le gouvernement guinéen a récemment créé un Haut commissariat à la réforme et à la modernisation de l’Etat,
logé à la présidence de la République, qui travaillera sous la supervision conjointe du ministère des Finances et de celui de la Fonction publique.