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La Guinée nouvelle

Guinée: le processus électoral mis à rude épreuve (ANALYSE)

 

 

 

La tension persiste entre le pouvoir et l'opposition guinéenne, et cette dernière entend poursuivre ses actions de désobéissance civile à compter du 27 février, par l'organisation d'une marche "pacifique", qui sera suivie le lendemain d'une journée "ville morte"'.

La semaine dernière, les journées du 13 et 14 février avaient été paralysées par l'opposition, qui s'était livrée à une démonstration de force, à travers une marche "pacifique" et une journée "ville morte".

C'est comme si les deux camps n'avaient plus l'intention de privilégier le cadre de concertation censé les départager dans ce bras de fer qui perdure, ce qui met ainsi à mal le processus de transition.

La pomme de discorde entre le pouvoir et l'opposition porte sur l'application du chronogramme fixé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Mais aussi sur "le vote des Guinéens de l'étranger et le remplacement de l'opérateur sud- africain Waymark", que l'opposition ne cesse d'accuser "d' intelligence" avec le pouvoir.

La tension est telle que les trois alliances de l'opposition, à savoir l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et le Club des républicains (CDR), ont décidé de se retirer du processus électoral à compter de ce vendredi.

L'opposition qualifie de "fuite en avant" de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), dont le président Bakary Fofana est accusé de décider de façon "unilatérale" du sort du processus électoral, sans en associer les partis politiques.

Le secrétaire général du parti au pouvoir Saloum Cissé a accusé l'opposition, dans une intervention sur les antennes d'une radio locale dans la soirée du vendredi, de vouloir "saper" le fonctionnement du gouvernement du professeur Alpha Condé.

Le secrétaire général du RPG-arc-en-ciel pointe du doigt certains leaders politiques, qui selon lui auraient de par leurs actes contribué à plonger la Guinée dans l'abîme, alors qu'ils occupaient des postes clés, sous la deuxième République.

L'opposition actuelle est composée essentiellement d'anciens Premiers ministres et ministres de feu Lansana Conté. Le camp de la mouvance présidentielle trouve que ces manifestations sont susceptibles de "troubler" la quiétude sociale. Et que le gouvernement fera tout pour appliquer la loi, pour ce qui est du processus électoral.

La société civile guinéenne s'est impliquée dans le débat à travers une déclaration publiée en début de semaine dans laquelle elle recommande la mise en place d'un cadre de concertation entre les parties prenantes au scrutin. Ceci en vue de débattre des " questions techniques soient débattues entre les partis politiques et la CENI pour trouver des solutions appropriées".

La société civile suggère même l'instauration de rencontres périodiques entre les partis politiques et la CENI. Tout en demandant qu'une communication efficace et efficiente soit mise en place pour informer l'ensemble des acteurs sur chaque activité du processus électoral.

Pour la marche du 27 février, aucune réaction du gouvernement guinéen n'a encore été enregistrée.

Lors de la manifestation du 13 février dernier, un dispositif de sécurité constitué de 4 000 hommes - 1 500 policiers et 2 500 gendarmes - avait été mis en place par le gouvernement.

Pour assurer la protection des populations civiles. Les autorités guinéennes avaient ainsi indiqué qu'aucun incident majeur n'avait été observé à Conakry comme sur l'ensemble du territoire, lors de cette journée.

A l'allure où vont les choses, si rien n'est fait pour amener le pouvoir et l'opposition à se parler, le processus électoral pourrait être sérieusement compromis, ainsi pensent maints observateurs. 

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