20 Février 2012
Les élections législatives en Guinée,
reportées depuis des mois, auront lieu en "en mai" avec ou sans l'opposition, a déclaré lundi à l'AFP le ministre guinéen de l'Administration du territoire et de la décentralisation (Intérieur),
Alhassane Condé.
"Ces élections tardent à venir, mais
aujourd'hui, tout est prêt", a dit M. Condé. "Je pense que la révision des listes électorales" sera terminée "fin avril pour que les élections se tiennent en mai 2012", a-t-il
ajouté.
L'opposition guinéenne ne souhaite pas
participer à ces législatives sous la supervision de l'actuelle Commission électorale nationale indépendante (Céni) qu'elle accuse de "faire le jeu du pouvoir".
Elle exige sa restructuration et
l'arrêt de ses activités sur l'ensemble du territoire guinéen où ses membres sont en train de se déployer.
Mais selon M. Condé, il est hors de
question de procéder à la restructuration de la Céni sauf à "vouloir aller aux élections dans un an ou dans dix ans".
Il a affirmé que "la loi est très
claire là-dessus: personne n'est obligé d'aller aux élections. Celui qui le veut, il y va, celui qui ne le veut pas, il n'y va pas, de toutes les façons les élections auront
lieu".
Il a conseillé à ses "amis de
l'opposition d'accepter d'encadrer" la Céni, "aller aux élections et une fois les élections terminées, la Céni sera dissoute". "Si l'opposition ne veut pas aller aux élections avec cette Céni,
elle aura à se justifier devant ses militants", a-t-il dit.
Des élections législatives devaient se
tenir en Guinée six mois après l'installation du nouveau président élu en novembre 2010, Alpha Condé, mais elles ont été sans cesse reportées. Initialement prévues le 29 décembre 2011, elles ont
été repoussées sine die.
Les dernières législatives en Guinée
remontent à juin 2002, à l'époque du régime du président Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir.
Un Conseil national de transition
(CNT) fait actuellement office de Parlement. Il a été mis en place début 2010, durant la transition militaire conduite par le général Sékouba Konaté, qui a cédé le pouvoir à Alpha Condé à l'issue
du second tour de la présidentielle de novembre 2010.