17 Mars 2013
Avec notre envoyé spécial à Conakry,
Déjà deux jours de dialogue et très peu de résultats. Certes l’opposition a obtenu l’assurance d’un vrai face à face avec le pouvoir. Elle qui redoutait de voir les partis de la mouvance présidentielle noyauter les débats. Mais pour le reste, les acteurs politiques guinéens s’opposent sur la nomination d’un médiateur.
Le gouvernement ne veut pas d’une médiation internationale comme le souhaite l’opposition. Le ministre Ousmane Bah estime que la crise n’a pas atteint un point où une assistance étrangère serait nécessaire : « Ce facilitateur au nombre des ressources humaines que nous comptons en Guinée, nous pouvons en trouver un ou plusieurs, faire un collège, qu’ils en proposent certains, que la mouvance en propose d’autres, ceux qui vont constituer ce collège ».
Du côté de l’opposition, on affirme avoir fait une proposition de compromis. Aboubacar Sylla porte-parole de l’opposition : « En fait le compromis c’est de proposer qu’il y ait une facilitation mixte composée à la fois de nationaux et de représentants de la communauté internationale. Ce à quoi le gouvernement fait énergiquement opposition. Donc nous avons quitté la salle sans avoir réussi à nous mettre d’accord sur cette facilitation ».
Des divergences qui traduisent l’incroyable défiance qui règne au sein de la classe politique. Un phénomène plutôt inquiétant alors que les questions de fond n’ont pas encore été abordées.
Les partis de l'opposition guinéenne ont organisé le 16 mars à Paris une manifestation devant le ministère français des Affaires étrangères. Selon les organisateurs, quelques centaines de personnes se sont retrouvées. Parmi les mots d'ordre, le rétablissement du vote des Guinéens de l'étranger lors des prochaines législatives et le départ du président Alpha Condé.
rfi.fr