15 Septembre 2010
Un membre de l'alliance soutenant le candidat Cellou Dalein Diallo à la présidentielle en Guinée, Faya Millimouno, a catégoriquement rejeté mardi l'idée d'un report du second tour prévu dimanche, car il serait difficile selon lui de "canaliser" plus longtemps les militants.
"Pas question d'un report du second tour", a déclaré M. Millimouno, interviewé par l'AFP et RFI à Conakry.
Si un nouveau report du scrutin était décidé, "il pourrait y avoir des conséquences", a-t-il mis en garde. "Nous avons contenu nos militants pendant des mois et nous ne pouvons pas continuer éternellement à les canaliser", a-t-il ajouté.
Faya Millimouno, un des responsables de l'alliance scellée entre différents partis dans le but de faire élire Cellou Dalein Diallo, a par ailleurs réclamé la démission du Premier ministre de la transition, Jean-Marie Doré, en poste depuis janvier.
"Nous demandons la démission du Premier ministre Jean-Marie Doré", a lancé M. Millimouno, accusant ce dernier d'avoir "pris position en faveur du camp adverse" et effectué des déplacements dans le pays "pour mener la campagne du candidat Alpha Condé".
En réponse, Kiridi Bangoura, un responsable du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), le parti d'Alpha Condé, a déclaré: "nous soutenons le gouvernement de transition".
"Nous ne faisons pas de politique politicienne", a-t-il ajouté, estimant que les deux parties devaient "mettre de l'eau dans leur vin" et mobiliser "leur énergie" pour surmonter les difficultés restantes avant d'organiser un second tour crédible.
Le second tour doit départager l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo (43% au premier tour) et l'opposant historique à tous les régimes Alpha Condé (18%).
Des violences entre partisans des deux camps ont fait un mort et 50 blessés durant le week-end dans la banlieue de Conakry, selon un bilan du gouvernement qui a décidé de suspendre la campagne électorale.
Le Premier ministre doit rencontrer mercredi après-midi les responsables de la Commission électorale, pour une évaluation technique en vue du second tour. Le gouvernement devrait décider à l'issue de cette rencontre s'il maintient ou reporte le scrutin.