10 Octobre 2010
La nomination du chef de l’église anglicane de Guinée, Mgr Albert Gomez, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) suscite la polémique au sein des milieux religieux et sociaux qui l’accusent de cumul de postes.
Dans une déclaration publique, le Conseil des églises de Guinée a demandé à Mgr Gomez de démissionner de ses fonctions de membre de la CENI étant donné qu’il occupe déjà d’autres fonctions dans le pays, notamment dans le Conseil national de transition (CNT, organe législatif provisoire) en qualité de vice-président.
De même, la Communion anglicane de l’église de la province de l’Afrique de l’Ouest, diocèse anglican de Guinée et de Guinée-Bissau, n’a pas manqué de notifier ses préoccupations quant à l’implication d’un religieux de haut niveau dans la propagande du jeu politique et les crises qu’elle engendre en ce moment critique de l’histoire de la Guinée.
La Communion a prié le général de nommer une autre personnalité neutre à la CENI à la place de Mgr Gomez.
Le président intérimaire de la Guinée n’a pas encore réagi face à cette situation qui alimente la chronique à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Si le président de la CENI est élu par ses pairs commissaires, les membres de la CENI eux sont nommés par décret du chef de l’Etat conformément à la Constitution.
Le second tour de la présidentielle initialement prévu le 19 septembre et reporté sine die, aura finalement lieu le 24 octobre . Reste à savoir si le calendrier sera tenu et si la Céni sera prête pour organiser un scrutin libre et transparent dans 2 semaines.
Cette joute électorale qui doit départager l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, favori avec 43,69% des voix obtenues au premier tour du 27 juin, et l’opposant historique Alpha Condé, qui a rassemblé 18,25% des suffrages, est considérée comme un moyen de tirer un trait sur des décennies d’autoritarisme politique en Guinée, ex-colonie française devenue indépendante en 1958.