7 Avril 2010
Le 27 juin 2010, en principe, la Guinée-Conakry connaîtra sa première élection démocratique, après la mort de Lansana Conté en décembre 2008 et le coup d'Etat militaire conduit par le capitaine Moussa "Dadis" Camara.
Si d'aucuns ne donnent pas leur langue au chat pour l'effectivité de cette date, la tenue prochaine de la présidentielle, elle, ne fait aucun doute. Et pour cause : la révision des listes électorales est effective, le processus de confection des cartes d'électeurs est en marche, et les fonds nécessaires (135 milliards de francs guinéens, soit 19 millions d'euros, l'équivalent de 12 milliards de F CFA, financés à 90% par les partenaires étrangers) sont en train d'être réunis en témoigne le récent apport de 2 millions d'euros de l'Union européenne.
De plus, les empêcheurs de tourner en rond, notamment les pro-Dadis, ont été écartés de la gestion de la chose publique. Les candidats potentiels au nombre desquels, Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé, ont d'ores et déjà commencé leur campagne avec force manifestations aussi bien dans la capitale qu'à l'intérieur du pays, sans oublier bien sûr les tournées sous-régionales pour charmer les Guinéens de l'étranger (dont 56 000 s'étaient inscrits pour la première phase de recensement) et aussi bénéficier du soutien moral et financier de personnalités politiques.
Tout semble donc indiquer que le Conseil national de transition pourra mener son bateau à bon port. Hier mardi 6 avril, le président par intérim, le général Sékouba Konaté, qui a achevé son premier séjour parisien depuis qu'il occupe cette fonction, n'a pas manqué de rappeler, au cours d'un entretien accordé à RFI, que tous les organes de la transition ayant été mis en place, il ne reste plus qu'à eux d'aller le plus rapidement possible au scrutin présidentiel.
La non-candidature de Sékouba, qui a réaffirmé sa volonté de ne pas se présenter et celle de respecter les accords de Ouaga qui prévoient qu'aucun acteur de la Transition ne le soit, facilite davantage les choses.
Le général (puisqu'il préfère qu'on l'appelle ainsi plutôt que Président par intérim), promet également que tous ceux qui seront impliqués dans le massacre du 28- Septembre vont être traduits devant la Cour pénale internationale. Cela est de bonne augure pour un nouveau départ de la Guinée d'autant plus que celui que l'on surnomme le Tigre semble tenir, comme à un os pourrait-on dire, à la tenue des élections le 28 juin.
« Les Guinéens n'attendent que ça. Même si c'est demain, je suis prêt ! », a lâché Sékouba qui soutient avoir accepté de prendre les rênes de son pays par « patriotisme ». Gageons donc que la suite des événements lui donne raison...