Le leader guinéen de l'opposition affirme que quatre personnes ont été tuées par les forces de l'ordre mardi, quand la police anti-émeute a bloqué une démonstration qui avait pourtant
été pré-autorisée par le gouvernement.
Cellou Dalein Diallo a déclaré à l'Associated Press, par téléphone, qu'un des corps a été déposé devant le siège-social de son parti, l'Union des forces démocratiques de Guinée. Les trois
autres auraient été emmenés à la morgue.
Un porte-parole du ministère de la Défense a indiqué, de son côté, que 23 policiers paramilitaires ont été hospitalisés après avoir été atteints par des pierres lancées par les
manifestants.
La police avait notamment pris le contrôle d'intersections cruciales et lancé des gaz lacrymogènes. Des balles réelles auraient aussi été utilisées dans au moins un quartier.
Il s'agissait de la première manifestation organisée depuis les élections de novembre 2010, pendant lesquelles l'armée a remis le pouvoir aux civils pour la première fois depuis 1984.
Plusieurs espéraient que ce gouvernement civil mettrait fin aux exactions de l'armée.
Lundi, le chef d'état-major de l'armée, Souleymane Kelefa Diallo, avait donné ordre aux soldats de ne pas sortir de leurs casernements. Un soldat qui avait désobéi à cet ordre a rapidement
été arrêté par la police, sous les yeux d'un journaliste de l'Associated Press.
Mardi, la présence policière était concentrée le long de la Route du Prince, un boulevard qui relie cinq quartiers dominés par l'ethnie peule. L'an dernier, le candidat peul Cellou Dallein
Diallo a été défait par son rival malinke Alpha Conde lors de la présidentielle, donnant lieu à des émeutes qui avaient fait plus de 250 blessés.