10 Juin 2010
Le chef de l'Etat guinéen par intérim, le général Sékouba Konaté, a décidé de réintégrer dans l'armée une dizaine de militaires radiés en 1996 à la suite d'une mutinerie, dont des officiers et
des sous-officiers, annonce mercredi soir la télévision nationale.
Il dit avoir accédé à une requête du chef d'état-major général des Armées, le colonel Nouhoum Thiam.
Réclamant une amélioration de leurs conditions de vie dans les casernes, en février 1996, des militaires avaient bombardé à l'arme lourde les bureaux du défunt président Lansana Conté avant de
l'y exfiltrer pour le conduire dans une garnison où il a été libéré plus tard par des "officiers loyalistes".
"Notre armée a toujours fonctionné sur la démagogie et la délation. Tout cela est fini aujourd'hui. Nous sommes devenus une armée républicaine que le monde entier suit de près. Nous sommes
neutres pour les élections et nous nous mettrons au service de celui qui sera élu le 27 juin prochain", a déclaré le général Konaté.
Il a exhorté les militaires au pardon, à la tolérance et à l'unité pour bâtir «une Guinée très forte» qui devrait prendre sa place sur l'échiquier international.
S'exprimant au nom de ses collègues, le commandant Gbabo Zoumanigui a déclaré que «le sens élevé du général Konaté» va leur permettre de reconstituer leurs familles dispersées dans d'autres pays
et de retrouver leur fierté et leur dignité.
Le commandant Zoumanigui, dont la mort avait été annoncée à plusieurs reprises, est rentré au bercail après la prise du pouvoir par le Conseil national pour la démocratie et le développement
(CNDD) en décembre 2008.
Le général Konaté avait déjà réintégré une dizaine de militaires qui avaient été radiés par l'ancien chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara.