28 Septembre 2011
La capitale guinéenne, Conakry, a été le théâtre mercredi, pour la seconde journée
consécutive, de heurts entre forces de l'ordre et opposants au président Alpha Condé qui ont dressé des barricades, incendié des pneus et affronté la police.
"Les manifestants ont installé des barrages et brûlent des pneus pour arrêter la circulation. Nous sommes en train de les disperser", a déclaré à Reuters un responsable de la police.
Selon cette source, les barrages visaient, semble-t-il, à empêcher la tenue d'une cérémonie officielle d'hommage aux quelque 150 victimes civiles d'un massacre commis en 2009 par des soldats
d'une unité d'élite de l'armée dans le grand stade de la capitale.
D'après des habitants, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et chargé à la matraque pour chasser les manifestants, qui opéraient par groupes d'une dizaines d'hommes et bloquaient l'axe
principal reliant les quartiers de Hamdallaye et de Koloma.
Mardi, le premier parti de l'opposition, l'UFDG, avait organisé un rassemblement pour protester contre les préparatifs des élections législatives prévues d'ici la fin de l'année. On avait
dénombré trois morts de sources proches des hôpitaux et de la police.
La tension monte en Guinée, un pays d'Afrique de l'Ouest déshérité, malgré ses gisements de bauxite, à l'approche de législatives dont l'opposition redoute à l'avance qu'elles ne soient truquées
au bénéfice du président Alpha Condé.
A Washington, un responsable du département d'Etat américain, Johnnie Carson, a invité le gouvernement de Conakry à faire en sorte que l'opposition soit associée au processus politique. "Il est
important que le président Condé (...) continue de tendre la main à l'opposition (...)", a-t-il dit.