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La Guinée nouvelle

Guinée: Somparé à la recherche d'une nouvelle virginité

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L’ex président de l’Assemblée nationale « caduque » Aboubacar Somparé était hier mardi 16 mars 2010 face aux journalistes de la presse publique et privée dans l’émission « Le Plateau de la Transition » pour parler non seulement des circonstances qui l'avaient empêché de constater la vacance du pouvoir en 2007 au moment où le Président Conté était « mourant », mais aussi de ce que les Guinéens doivent retenir de lui en qu’ancien ambassadeur de la Guinée Révolutionnaire à Paris et ancien Président de l’Assemblée de la Guinée libérale.



Dans ce 6ème Plateau de la transition réalisé et initié par le Fojeg( Forum des jeunes de Guinée) et animé notre confrère de la RTG Sam Mamadou, Aboubacar Somparé a bien voulu éclairer la lanterne des Guinéens sur les questions qui brûlent toutes les lèvres, à savoir pourquoi ont-il attendu jusqu’à 2 heures du matin pour annoncer la mort du Président Conté alors que les rumeurs commencent qu’il était mort au début de l’après midi.



Il révèle : « Le Président sentant sa mort, avait dit à son médecin personnel que s’il meurt, de m’informer en premier. Le Président a rendu l’âme aux environs de 18 heures. Et à 20 heures, son médecin m’a informé… J’ai appelé le Premier ministre d’alors M. Souaré. J’ai appelé le chef d’Etat Major de l’armée le Général Diarra Camara. Pour annoncer le décès du Président aux Guinéens. Ce qui nous amené à passer l’information à 2 heures du matin, c’est le fait que le Président de la Cour Suprême Me Lamine Sidimé était introuvable. »



Répondant à la question d’un confrère concernant la vacance du pouvoir du Général Conté, l’ex Président du parlement guinéen a affirmé que ce n’était pas à lui de « proclamer » la vacance du pouvoir. « Ce que vous ne savez pas, en tant que Président de l’Assemblée nationale et conformément à l’article 34 qui dit que la vacance du pouvoir ne peut être constaté qu’en cas d’empêchement définitif, je ne pouvais donc pas proclamer la vacance du pouvoir. On aurait dit que j’ai fait un coup d’Etat civil…C’est le Président de la Cour Suprême qui devrait le faire. Il ne l’a pas fait. (…) », persiste-t-il.



S’appuyant sur l’argument du journaliste de Jeune Afrique Yerim Seck selon lequel, tout était mis en œuvre pour faire constater en 2007 la vacance du pouvoir à Conté pour incapacité à diriger la Guinée, là aussi Somparé pointe un doigt accusateur sur Lamine Sidimé qui selon lui, n’a pas pris ses responsabilités pour sauver le Guinée qui était pris en otage par une poignée d’individus égoïstes et sans vergogne : « Vous savez, j’ai duré dans la diplomatie. Il y a des choses que je ne peux pas dire publiquement. Mais comme ça vient d’un journaliste, c’est bien...Je vais écrire ça dans mon mémo un jour. »



Abordant la question du tripatouillage de la constitution en 2003 en faveur de Conté dont les maladies (la leucémie, le diabète, l’amnésie, l’anémie) et l’objectif « mourir au pouvoir » étaient connus de tous, Aboubacar Somparé se défend « bec et ongle » en disant qu’il était seul contre tous : « Je m’étais opposé au vote de ces lois en 2003, mais le parlement avait voté pour…En Afrique, c’est l’entourage du Président qui profite du pouvoir. J’ai toujours dénoncé cela. C’est tout ce que je peux faire….Le Président Conté disait qu’il n’était l’otage de personne. Il prenait des gens partout pour les nommer. Donc, le PUP était un parti du pouvoir et non un parti au pouvoir. Quant à Biro, c’est le parti qui ne l’a pas présenté parce qu’il n’acceptait pas de faire ce que le parti lui demandait de faire. Lors de son premier mandat, c’est moi qui ai présenté sa candidature pour une question d’équilibre ethnique. »



Dans une autre question relative à ses rapports avec l’ancien Premier ministre et président de l’UFG Sidya Touré, Somparé laisse entendre que c’est lui qui avait recommandé Sidya Touré à Lansana Conté. « C’est moi qui ai recommandé Sidya Touré au Président Conté. J’ai grandi avec Sidya. Nous avions le même tuteur. Mais il a crée son parti sans m’informer. Je n’ai pas apprécié cela. Voilà ce qui nous a opposé. S’il m’avait informé, il serait venu au PUP », déplore-t-il l’attitude de lui avec qui il a grandi.



A la question de savoir ce qu’on peut retenir de lui en tant qu’ancien ambassadeur de la Guinée à Paris pendant la période Révolutionnaire de Sékou Touré et en tant qu’ancien Président de l’Assemblée nationale de la période de « médiocratie » et de « niakhassicratie » de Lansana Conté, Somparé répond : « Je suis un patriote qui aime son pays. Et qui a loyalement servi son pays ».



Dans cette sortie inopinée et fracassante de Somparé au cours de laquelle, il attaque expressément Me Lamine Sidimé, Sidya Touré, le doyen et ancien Président de l’Assemblée nationale Elhadj Biro Diallo et aussi Mamadou Sylla (qu’il n’a pas cité nommément), est de bon augure pour une Guinée prospère et démocratique. Car, aujourd’hui les Guinéens ont besoin de connaître les raisons de leur souffrance. Et pour certains observateurs, cela passe par l’ouverture des débats publics.
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