1 Juillet 2010
L’Union européenne et les États-Unis lorgnent les énormes ressources minières
du pays, bauxite et pétrole notamment..
Union européenne et États-Unis suivent avec une attention particulière le processus de transition politique en cours en Guinée. La première a déboursé 12 millions de dollars pour contribuer au
financement de l’élection présidentielle, dont le premier tour s’est tenu dimanche. Les seconds ont versé 7,2millions de dollars, faisant intervenir des organismes comme le National Democratic
Institute.
Cette promotion financière, politique et logistique des «principes démocratiques» n’est évidemment pas dénuée d’arrière-pensées économiques et stratégiques. «Ce pays est l’une des clés de la
sous-région. Son devenir aura des répercussions sur toute la sous-région», admet Brett Brewen, porte-parole de l’ambassade américaine à Conakry. La Guinée, souvent qualifiée de «scandale
géologique», abrite entre un tiers et la moitié des réserves globales de bauxite, soit 40 milliards de tonnes, dans un contexte de pénurie, à l’échelle mondiale, de l’alumine, qui est extraite de
ce minerai et qui sert à élaborer l’aluminium. Le pays dispose aussi d’autres ressources minières massives, les plus importantes d’Afrique de l’Ouest: fer (milliards de tonnes de réserve), or,
argent, diamants, nickel, uranium attirent les convoitises des grandes sociétés minières, qui se disputent de juteuses concessions. Une manne d’autant plus importante que, faute d’infrastructures
et d’énergie, aucune de ces matières premières n’est, pour l’instant, transformée sur place.
Mais c’est surtout le pétrole qui aiguise les appétits. Les États-Unis considèrent le golfe de Guinée comme une région majeure pour la sécurisation de leurs approvisionnements énergétiques. La
zone, qui abrite l’un des plus grands gisements sous-marin du monde, a vu les projets d’exploration et d’exploitation offshore se multiplier depuis dix ans.