Guinée : Une présidentielle sans les Diaspos, hé wotan !

Foutre! Il y en a au bled qui prennent vraiment plaisir à insupporter les Diaspos. Quel est ce crétin qui a hululé urbi et orbi que Diaspos, Diaspourris et Diasripoux ne goûteront pas à cette toute première foire présidentielle démocratique prévue le 27 juin 2010 ? C'est quel politicaillerie ça encore ? Machiner une présidentielle sans les Diaspos, hé wotan!

Alors que le bidasse Sékouba Konaté, le Pontife du CNDD, chantonne partout que "l'heure de la démocratie est aujourd'hui un processus incontournable." Est-ce que c'est en excluant Diaspos, Diaspourris et Diasripoux de leur droit naturel et légitime de vote qu'on y aboutira ? Ah, non! Ils sont des Guinéens jusqu'aux chromosomes. Ce sera une faute lourde que de les tenir à l'écart de cette première farce présidentielle qu'on voudrait pourtant historique, démocratique, plurielle, universelle. Leurs voix et leurs choix doivent être alors signalés dans les décomptes lors de ce vote qui vise à propulser le bled dans un processus démocratique.

Ce n'est pas en proscrivant une frange des Guinéens qu'on va asseoir les bases d'une démocratie dans le patelin.

Écoutez! On ne peut pas prétendre avoir la bonne intention de rassembler tous les Guinéens pendant ce "processus incontournable" tout en laissant les coudées franches à certains aigris de gommer carrément les Diaspos, les Diaspourris et les Diasripoux de la liste des votants. Il faut être vraiment cinglé et très mal intentionné pour leur nier ce droit fondamental de participation à une sélection présidentielle démon-cratique au bled.

Didon! Arrêtez de conter des bobards prétextant des difficultés budgétaires pour les recenser. Tout ça est calqué sur l'exclusion, l'ostracisme des Diaspos. Les porte-parole de cette politique d'ostracisme à leur égard sont en réalité les ignobles héritiers de l'ex-suprême de la Révolution qui avait cultivé sur les ondes de la voix de la Révolution la haine des Guinéens contre d'autres Guinéens qui avaient choisi de s'exiler dans les pays limitrophes.

Sékou Touré hululait alors doctement ceci mis entre griffes : "N'acceptez plus que les gens aillent faire le navetanat au Sénégal, alors que les brigades sont créés ! C'est une honte ! Chaque année, ce sont des milliers de jeunes Peulhs qui abandonnent leurs mères, grand-mères, oncles, tantes pour s'expatrier pour aller faire le petit boy, le marmiton dans toutes les villes du Sénégal. Allez les voir, c'est la réalité ! Et le Sénégalais qui nous écoute sait que c'est la réalité que nous sommes en train de décrire ! Allez à Kaolack, à Tambacounda, à Dakar, à Saint-Louis, partout, sur 100 boys et marmitons, ce sont les Guinéens qui en constituent les 75 %. Et parmi ces Guinéens, les Peulhs constituent les 95 % et les autres ethnies constituent les 5 % des Guinéens."

Et dire que ce planificateur de la boucherie humaine aux frontières guinéennes se prenait pour une intelligence politique de son époque. Disons que ce propos raciste et radical de l'ex-suprême guinéen avait fait monter la mayonnaise auprès de ses supporteurs restés au pays. Et depuis cette haine contre les Diaspos éparpillés dans les quatre coins du monde n'a eu cesse de bourgeonner dans l'esprit de ces compatriotes aigris trimant au bled.

Après Sékou Touré, son successeur au trône a creusé davantage le fossé entre Guinéens de l'intérieur et ceux dits de l'extérieur. C'est aberrant de vouloir développer la Guinée sans la participation de ses natifs vivant à l'étranger.

Non, Mborré! Le "proboulème" ce n'est pas le fait de dire que cela fragilise le potentiel électoral de tel ou tel showman politique pendant cette sélection présidentielle si on décide incognito de barrer la route aux Diaspos et Diaspourris et Diasripoux. D'ailleurs ce n'est pas comme ça qu'on tirera les marrons du feu en faveur des candidats labélisés plus Guinéens que ceux qui ont fait leur humanité à l'étranger. Non et non.

Le "proboulème" se pose en terme de droit civique qu'il faut reconnaître à tous les citoyens vivant au bled et à tous les Diaspos, Diaspourris et Diasripoux de se faire lister en vue de la "Mamaya" présidentielle prochaine. C'est pourquoi d'ailleurs l'Union Africaine, l'Union européenne, les États-Unis et les autres donneurs de fonds à la présidentielle guinéenne ne doivent pas se prêter à cette politicaillerie d'exclusion et d'ostracisme. Même s'il faut reculer l'échéance électorale de quelques heures seulement pour lister tous les Diaspos, Diaspourris et Diasripoux désireux de prendre part à cette Mamaya électorale, il faut le faire. C'est une question d'égalité de droit pour tous les Guinéens.

Et cette définition du dictionnaire politique de 1842 est encore actuelle pour nous Guinéens de tous bords: "la démocratie est le triomphe complet du principe de l'égalité, le fait définitif de notre époque, le fait de l'avenir."

En ce sens qu'un suffrage universel partant des fonts baptismaux de la démocratie ne saurait admettre l'ostracisme d'une partie de ses citoyens à s'amuser eux aussi dans la foire.

Mborré! Mobilisez-vous pour que ces andouilles au pouvoir admettent le droit de vote à tous les citoyens guinéens donc aux Diaspos et Diaspourris et Diasripoux. Refusez de vous faire complice de leur marginalisation pendant cette kermesse présidentielle. Jetez au rancart cet argument spécieux qui allègue un manque d'argent pour les lister. Défendez leur cause. Faites le pour l'histoire ! Faites le pour le combat démocratique dont vous êtes les véritables artisans. Nanarra, Mborré! Autrement dit c'est ça.

Si aujourd'hui, les saligauds du CNDD ont reculé et accepté d'organiser une foire électorale entre les chefs d'orchestres des partis politiques, c'est grâce à votre mobilisation et à votre sens de sacrifice pour un meilleur devenir du patelin. Par conséquent ne retombons pas dans les travers de l'ex-suprême et de son successeur. Pour construire le bled, on a besoin de toutes les synergies, de toutes les matières grises.

Encore une fois de plus, détrompez-vous! Les Diaspos et les Diaspourris et les Diasripoux ne retourneront pas au bled pour vous ôter le pain de la bouche. Souvenez-vous de ce propos de Dominique de Villepin : "On n'occupe pas une place en mordillant l'oreille et les pieds du voisin." Il a presque raison.

Chacun, selon ses compétences et son fort, occupera dans la Guinée de demain la place qu'il mérite et qui lui est destinée. Personne ne mangera le pain de personne dans la Guinée de demain. Personne n'occupera le bureau de personne dans la démocratie de demain. Médiocre, passable et compétent, chacun d'eux sera rétribué à la sueur de son front.

Allabbé, Mborré! Agissez ici et maintenant pour l'intérêt de la Guinée et de tous les citoyens guinéens.