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Guinée : Une vingtaine de blessées lors de l’affrontement au siège de la CENI

 

Une vingtaine de personnes ont été blessées lors d’un affrontement entre les forces de l’ordre et un groupe de femmes et de jeunes de l’opposition, au cours d’une manifestation jeudi au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’institution en charge de l’organisation des élections politiques en Guinée, a-t-on appris vendredi de source concordante.

Environ deux cent femmes de plusieurs partis d’opposition se sont dirigées vers le siège de la CENI en criant "A bas la CENI", puis se sont affrontées avec les forces de l’ordre, alors qu’elles tentaient de pénétrer dans le bâtiment qui est chargé de gérer les élections législatives attendues le 8 Juillet prochain, nous a rapporté des témoins de la scène.

La police a utilisé de gaz lacrymogène pour disperser le rassemblement non autorisé après que les manifestantes aient refusé de quitter les lieux. La loi guinéenne soumet l’autorisation de manifester à une demande préalable adressée à l’administration pour l’occupation de l’espace public.

"Ces manifestants ont été envoyés par leurs chefs’’, a déclaré un fonctionnaire de police présent sur les lieux, cité par des témoins. Qui poursuit : "Pourquoi ces partis qui utilisent ses pauvres femmes comme boucliers n’ont-ils pas fait une demande d’autorisation et pourquoi ont-ils eu recours à des actes de vandalisme ? "

L’opposition a appelé à la démission du président de la commission électorale, Lousény Camara, qui conduirait à des retards considérables dans l’organisation des élections législatives qui doivent mettre fin à la transition enGuinée après l’élection présidentielle du novembre 2010 qui a vu la victoire du président guinéen Alpha Condé après deux ans de transition militaire.

"Nous ne pouvons pas encore retarder ces élections législatives, en particulier avec le recul démocratique observé ces dernières semaines dans les pays voisins du Mali et de la Guinée-Bissau’’ a déclaré Alhoussein Makanéra, conseiller du ministre de l’administration du territoire et de la Décentralisation, avant d’ajouter que "la structure actuelle de la CENI a été créée bien avant la mise en place de l’actuelle administration, et modifier sa composition nécessite un vaste processus de consultation nationale qui ne peut être effectivement lancé dans le court terme’’.

"L’opposition se livre à des manoeuvres dilatoires à courte vue, afin de délégitimer le processus électoral parce qu’elle est consciente de ne pas obtenir la majorité des suffrages lors des prochaines élections législatives", a expliqué Ansoumane Camara, professeur à l’université de Sonfonia. Il a estimé que cette opposition devrait avoir une vision plus large, parce qu’il est vital pour la consolidation de la transition démocratique que les élections législatives réussissent, quel que soit le parti qui obtiendrait la majorité .

Selon lui, le pays doit se doter rapidement d’un organe législatif élu, ainsi, l’opposition aura un espace pour faire valoir ses revendications, au lieu de recourir à la politique de la rue. Cela ne peut compromettre la stabilité nationale.

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