
La mort de deux autres jeunes porte à quatre le nombre des migrants africains tués depuis le début de
l'année en train de s'introduire illégalement en territoire israélien à travers la frontière de l'Égypte, indiquent des sources de presse locales et internationales, précisant que les deux derniers
épisodes se sont vérifiés mercredi et jeudi. D'après la reconstitution des faits disponible, la police de frontière égyptienne aurait ouvert le feu et tué un Érythréen de 26 ans, puis un autre
jeune de 27 ans le jour suivant, dont la nationalité reste inconnue.
Selon les experts, la multiplication des épisodes de violence à la frontière de l'Égypte et d'Israël découle de l'afflux croissant dans la zone des trafiquants de personnes et des immigrés
irréguliers, notamment des Africains originaires de l'Est du continent (Somalie, Soudan, Éthiopie, Érythrée). La nationalité des victimes - et le fait qu'il s'agisse de potentiels demandeurs
d'asile - a incité les ong et les antennes de l'Onu à protester contre le durcissement de l'attitude du gouvernement égyptien, d'accord avec Israël, à l'encontre des migrants dans la zone de la
frontière du Sinaï.
L'organisation Physicians for human rights a dernièrement dénoncé les "exécutions" de migrants africains à la frontière de l'Égypte et d'Israël, qu'elle estime conçues par la seconde et mises en
pratique par la première. Selon les statistiques officielles – bien que d'autres sources estiment que le véritable bilan de ces victimes est bien plus élevé –, 28 migrants auraient trouvé la mort
l'an dernier à la frontière. Après avoir mis en œuvre une politique particulièrement tolérante, les autorités égyptiennes opèrent depuis 2008 un strict contrôle militaire le long des 250 kilomètres
de frontière commune avec Israël, donnant lieu à de nombreux incidents violents.