La Guinée nouvelle
9 Mars 2011
Au moins trois jeunes recrues de l'armée guinéenne ont été tuées et plusieurs blessées mardi à Kissidougou (sud-est de la
Guinée) lors de violents affrontements avec d'autres soldats, a-t-on appris mercredi de sources militaires.
"Nous avons voulu marcher vers le
centre-ville (de Kissidougou, située à
600 km au sud-est de Conakry) pour exiger qu'on nous attribue d'abord des
numéros de matricule pour être pris en
charge par le (ministère des) Finances,
mais en vain", a expliqué une jeune recrue jointe par l'AFP depuis Conakry.
"En lieu et place de nos matricules, nous avons vu en face de nous des
militaires dépêchés des villes
voisines qui, sans sommation, ont commencé à
tirer sur nous. Deux de nos camarades ont été tués sur le coup et beaucoup
d'autres ont été blessés", a ajouté la
même source.
Un des blessés a ensuite succombé à
ses blessures dans la nuit de mardi à
mercredi, a indiqué une source médicale à Kissidougou.
"Depuis mardi, la ville est assiégée par des renforts venus de Faranah
(près de Kissidougou). Nous avons fait
deux ans de formation pour rien, tout
le monde a fui du camp de peur d'être arrêté. Beaucoup de nos camarades sont en prison", a affirmé une recrue.
Au moins 5.600 jeunes ont été recrutés en 2009 par la junte militaire alors
au pouvoir en Guinée pour renouveler
l'effectif de l'armée, généralement
confrontée à de mauvaises conditions de vie.
Ces nouvelles recrues avaient été réparties dans trois centres à l'intérieur du pays dont 2.000 à Kinda (Basse-Guinée), autant à Kankan
(Est) et 1.600 à Kissidougou.