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La Guinée nouvelle

L’Alliance avec DALEIN: le choix de l’alternative démocratique crédible et durable

 

 

 

Le parfum de la tourmente flotte actuellement sur Conakry et l’arrière-pays alors que le premier tour de l’élection présidentielle du 27 juin 2010 s’était bien passé, que le chronogramme de la transition relancée par l’accord de Ouagadougou du 15 janvier 2010 avait été respecté, et que le peuple guinéen avait fait preuve, encore une fois de plus, de maturité, de sagesse et d’esprit civique.
Ce peuple a toujours été spolié de ses conquêtes, de ses victoires par ses gouvernants successifs, cinq fois notamment dans son histoire après chaque alternance ou changement de régime par :

- Ahmed Sékou Touré (1922-1984) et le PDG alors qu’il y avait eu 95 % de suffrages exprimés le 28 septembre 1958 pour l’accès à l’indépendance.
- Lansana Conté (1934-2008) et le CMRN en avril 1984.
- Lansana Kouyaté, Premier ministre de consensus mou, de compromission en mars 2007 après les révoltes populaires réprimées en juin 2006, janvier-février 2007.
- Moussa Camara, avec le CNDD version Dadis en décembre 2008.
- Jean Marie Doré, adoubé par le Forum des Forces vives en février 2010, qui veut saboter le printemps électoral du peuple guinéen.

« Il faut prendre parti. La neutralité favorise l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté ! » disait l’américain Elie Wiesel, Prix Nobel de la paix en 1986, l'un des survivants des camps de concentration nazis.

« Le monde s'est tu lors de l'holocauste. C'est pour cette raison que je me suis juré que jamais je ne garderai le silence là où l'homme endure la souffrance et l'humiliation ».
Selon Nicolas Machiavel (1469-1527), homme politique et philosophe italien « La meilleure forteresse des tyrans est l’inertie des peuples (…) Le partidela neutralitéqu’embrassent leplus souventles princes irrésolus,qu’effraient les dangers présents, leplus souventaussiles conduitàleur ruine ! ».
Donc il faut prendre la parole, il faut agir, il faut prendre parti.

Lorsque l’on a un certain cursus social, que l’on porte en bandoulière des valeurs et une éducation, on en porte la marque ad vitam aeternam, pour toujours.
Les principes priment sur les hommes et sur une carrière ; il est plus gratifiant d’être derrière des principes, arc-bouté à des valeurs inoxydables, intangibles que d’être l’inconditionnel, le porte-voix, derrière un quelconque leader.

C’est la marque de fabrique de mon engagement citoyen dans la société civile pour la Renaissance de mon pays, la patrie de mes ancêtres qui ne s’est jamais autant mal portée du fait de ses trois premiers présidents autocrates et ses gouvernants successifs, de son administration corrompue et incompétente, de ses élites et de sa classe politique défaillantes.
Mon pire ennemi est ma conscience et celle-ci m’interdit de rester inerte lorsque notre tissu social est altéré, quand notre pacte républicain est en danger.
C’est pour cela, pour des raisons objectives que j’ai décidé, en mon âme et conscience, pour le bonheur du peuple guinéen meurtri d’apporter mon soutien à El Hadj Cellou Dalein Diallo, candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et qui est soutenu par l’alliance UFDG-UFR-NGR-PUP-GECI.

Cinq raisons majeures ont motivé mon choix  :

1) Lavolonté, la tentative malsaine de modifier unilatéralement les règles préétablies du jeu électoral, le non-respect de l’Etat de droit, de la constitution, du code électoral, de l’esprit et la lettre de l’accord de Ouagadougou du 15 janvier 2010 par les partisans de l’arc-en-fiel (ils ont assombri le ciel) qui ont  sombré systématiquement depuis le 28 juillet dernier dans l’acrimonie, les menaces.
2) Le rejet du sectarisme, de la stigmatisation, de la « Foulaphobie » ou « Peulhphobie » qui altèrent la cohésion nationale. Doit-on tolérer que les Peulhs soient ostracisés  politiquement, accepter que l’opprobre soit jeté sur une composante de notre nation ?
3) Mettre fin au triptyque : mauvaise gouvernance (avec son corollaire qu’est la corruption), violence politique et impunité. L’impunité, le devoir de mémoire et la justice doivent-ils être sacrifiés sur l’autel de la quête effrénée du pouvoir à tout prix ?
Notre passé est-il un détail de l’histoire ?
4) Le parcours, la performance et la personnalité de Cellou Dalein Diallo.
5) Faire valider par le peuple guinéen le 19 septembre prochain, dans la sérénité, la sécurité, l’esprit de responsabilité (comme au premier tour) l’accord politique crédible et fiable, le partenariat équilibré de l’Alliance qui est une valeur ajoutée politique pour la renaissance de notre pays, le gage d’une alternative démocratique crédible et durable. C’est une coalition modérée et rassurante.

1) La tentative malsaine de modifier unilatéralement les règles
préétablies du jeu électoral

« Il vaut mieux perdre une élection que perdre son âme ! » disait naguère Michel Noir, un homme politique français et maire de Lyon de 1989 à 1995, qui avait refusé tout accord électoral avec le Front National, un parti xénophobe, d’extrême droite.

« Pour gagner des voix, on ne doit pas mettre en cause l'essentiel », clamait de son coté François Bayrou, le président du Mouvement démocrate (MoDem) en jugeant « malsaine » la politique du gouvernement d'expulsion des Roms, dans une interview au journal « Le Parisien » du 25 août 2010.

L’écrivain, le philosophe et journaliste engagé français Albert Camus (1913-1960) estimait que « la fin ne justifie pas tous les moyens ».

Il n’est pas inutile de rappeler ces axiomes, ces adages au moment où existe une atmosphère délétère et dangereuse en Guinée pour l’élection majeure : celle du futur Président de la République qui est le maître absolu du jeu politique, la clé de voûte de nos institutions validée à nouveau par la nouvelle constitution du 7 mai 2010.

Cette Loi fondamentale n’était cependant pas prévue dans les douze points de l’accord de Ouagadougou.

Ce climat malsain est dû, en grande partie, à l’attitude des adversaires de l’Alliance qui font preuve de nervosité, de fébrilité, de menaces, de manœuvres dilatoires avec l’appoint, le concours de Jean Marie Doré (JMD), chef du gouvernement de la Transition qui est un personnage controversé, au passé trouble (soupçonné d’être un ex-agent double sous la 1ère République), qui traîne plus que des casseroles, mais toute une quincaillerie.

Pour preuve, la tentative de coup d’Etat constitutionnel de ce dernier, de ce maître des basses oeuvres pour modifier la Constitution et la loi organique relative au code électoral adoptés récemment et dont les modes de révision sont strictement encadrés par la loi.

Pour l’organisation du second tour de l’élection présidentielle, il chercha en vain, au mépris des dispositions constitutionnelles et par le biais d’un projet éventé d’une ordonnance et/ou d’un décret, à accorder la prééminence, la primauté au Ministre de l’administration du territoire et des affaires politiques (MATAP), donc de facto au gouvernement, à l’Etat et ses démembrements territoriaux au détriment de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui, rappelons-le, fut mise en place par la loi L/2007/013/AN du 29 octobre 2007 sous l’ère de Lansana Conté et de l’ex-PM Lansana Kouyaté.

Comme partenaire technique, le MATAP a toujours été associé à la gestion du processus électoral depuis la création de la CENI qui, rappelons-le, est une structure collégiale qui prend ses décision par consensus.

Il existe déjà une commission composée des représentants de la CENI, du CNT et du MATAP. Par ailleurs, des voies de recours sont prévues pour rétablir dans ses droits tout candidat indûment privé des suffrages exprimés en sa faveur.

 « C’est à la CENI de déterminer la nature et l’importance de l’aide à lui apporter; cette aide ne doit nullement être une imposition » a rétorqué Hadja Mame Aminata Camara, la présidente par intérim de la CENI.

A ce niveau, il est important de rappeler les dispositions du Code électoral en son article 2 et suivants : « la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) est l’Institution chargée de l’organisation de toutes les élections politiques et du référendum en République de Guinée (…) Elle est techniquement aidée par les départements ministériels concernés par le processus électoral, notamment le Ministère en charge de l’Administration du Territoire ».

La CENI a, certes, connu des ratés, des dysfonctionnements qui ne remettent cependant pas en cause la réalité du vote du 27 juin dernier.

Ne dit-on pas que toute œuvre humaine est perfectible à l’infini, que pour apprendre à marcher il fallait tomber aussi ?

On parle, par ailleurs, d’auditer le fichier électoral qui est, rappelons-le, l’épine dorsale du processus électoral.

Lors de la désignation de JM Doré au poste de Premier ministre, le général Sékouba Konaté, Président de la République par intérim, lui avait rédigé une lettre de mission en onze points pour, notamment, l’organisation rapide d’élections libres, crédibles et transparentes conformément au chronogramme fixé par l’Accord de Ouagadougou en vue de sortir le pays de son isolement et pour la levée des sanctions de la communauté internationale.

Il doit respecter scrupuleusement cette feuille de route, ses prérogatives.

La Guinée reste un non-Etat engoncé dans du non-droit où tout est possible et imaginable ; décidément, cette réputation n’est donc pas usurpée !

Et pour cause, pour rappel, la nouvelle constitution guinéenne a été adoptée par décret du 7 mai 2010 par le Président intérimaire : Décret D / 068 / PRG / CNDD / SGPR / 2010 promulguant la constitution adoptée par le Conseil national de la transition (CNT) le 19 avril 2010.

Les principes de la hiérarchie des normes, de l’état de droit, du respect des lois et des procédures sont foulés aux pieds allégrement et sans vergogne par JMD qui n’est nullement un citoyen au dessus des lois.

Ce dernier et ses partisans posent des conditions préalables surréalistes au regard de notre droit avant d’aller au second tour ; ils exigent, notamment, une refonte de la CENI et l’exclusion des chefs de quartiers dans la gestion du scrutin en dépit des dispositions de l’article 16 du code électoral.

Cette forfaiture de JMD qui outrepasse ses prérogatives, cette faute grave pénalement sanctionable, fut soutenue, justifiée publiquement par « son candidat putatif » et ses partisans (cf. Saran Daraba Kaba sur RTG ; Lansana Kouyaté PEDN lors d’un entretien à l'AFP à Abidjan et Dr Ousmane Kaba à la télé Africa 24).

Comme par hasard, le MATAP totalement inféodé au pouvoir exécutif et les agents déconcentrés de l’Etat sont exempts de tout grief, de tout reproche dans leur gestion du premier tour.
Preuve d’un manque de sérénité et de confiance aux institutions , aux normes, au corpus de la République.

JMD fut désavoué par le CNT qui fait office de parlement, la société civile et des organismes de défense des droits de l’homme.

L’OGDH du Dr Thierno Maadjou Sow s’est, en effet, inquiété des tentatives de tripatouillages de la nouvelle Constitution et du Code électoral.

Donc, les probabilités de voir le tissu social, la cohésion nationale se désagréger sont actuellement en hausse du fait de l’attitude agressive, belliqueuse des partisans de « l’arc-en-fiel » qui est un attelage hétéroclite, une nébuleuse de partis d’appoint.

2) Le rejet du sectarisme, de la Foulaphobie ou Peulhphobie

Un Peulh serait-il un danger ou indigne de la fonction présidentielle ?

L’indignité serait-elle génétique ?

Non ! Je ne le pense pas et j’estime que tant qu’un Guinéen ou une Guinéenne, de quelque origine qu’il (ou elle) soit, dispose de ses droits civiques et politiques, remplit les critères d’éligibilité requis, il (ou elle) peut briquer les suffrages et la confiance de ses concitoyens pour la magistrature suprême.

Il existe, chez certains de nos compatriotes le fantasme du « péril Peulh » ; en réalité, la haine et la crainte des Peulhs sous-tendent, sont le fondement réel, le substratum des adversaires de Dallein.
Les Peulhs constituent une partie essentielle, au même titre que les autres, de la communauté nationale. Ils ont les mêmes droits et devoirs que les autres citoyens.

On a parlé d’un fallacieux front républicain ; est-ce que la République est en danger ? Dallein et les Peulhs constituent-ils une menace pour la République ?

Pourquoi la CENI a-t-elle donc validé sa candidature ?

Comment se fait-il que la Cour Suprême l’ait qualifié pour le second tour en lui octroyant la première place à l’issue du premier tour ?

Parler de « mafia » c’est en réalité insulter toute une communauté.

Cette démarche est improductive électoralement du fait de la maturité des Guinéens. Cette dérive est dangereuse et, sous d’autres cieux, a favorisé le rejet et le fascisme.

Pour certains esprits ombrageux et sectaires, les Peuhls sont devenus les boucs émissaires, les responsables de toutes les tares congénitales de la société guinéenne. La question ethnique n’est qu’un alibi pour eux.

Je ne suis pas surpris que l’élection du 27 juin se soit faite sous le prisme de l’ethnocentrisme et du régionalisme. Les causes structurelles de la persistance du fait identitaire, du repli ethnique sont profondes, multiples et ne datent pas d’aujourd’hui.

La Guinée est devenu un cocktail explosif, un baril de poudre et l’ethnocen-trisme en est la mèche.

L’ethnocentrisme est une dérive mortifère, une imposture électoraliste, le fonds de commerce des opportunistes et des médiocres atteints de cécité morale et intellectuelle dont l’unique but est d’assurer à leurs auteurs une promotion sociale, professionnelle et /ou politique au détriment le plus souvent de ceux qu’ils prétendent défendre.
La question fondamentale est celle-ci : quel est le citoyen guinéen qui est sûr de sa « pureté » ethnique, qui est convaincu qu’à l’issue d’enquêtes, d’investigations généalogiques il se découvrirait à 100 % Peulh, Soussou, Malinké ou « Forestier » ?

Notre pays, fort heureusement, s’est toujours enrichi à travers les flux migratoires, les brassages humains qui forment le socle de sa richesse culturelle, de notre identité ; il s’est toujours refusé à la guerre ethnique car les ethnies y sont relatives et le sang y est mêlé.

« Le plus beau métier du monde est de rassembler les Hommes » soulignait naguère Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) ; cet adage doit habiter tout postulant à la magistrature suprême qui doit demeurer le garant de l’unité nationale en toutes circonstances lorsqu’il sera élu.

3) Pour un devoir de mémoire et la justice et le rejet de l’impunité

Il n’est pas inutile de rappeler qu’en Guinée, la violence politique de l’Etat est un fléau qui perdure dans notre pays. Pour trois raisons majeurs :

a) D’abord, le massacre et les viols du 28 septembre 2009 au stade du même nom sont la conséquence logique de l’accommodement à la culture de l’impunité, de l’injustice, à la violence, aux nombreux et répétitifs manquements aux droits de l’Homme depuis les années 50. Le sinistre camp de détention dénommé Boiro fut le lieu, l’illustration parfaite de la violence politique, en somme de l’avilissement de la personne humaine.
b) Ensuite, l’absence de rupture avec le passé, « d’aggiornamento ».
c) Enfin, l’absence de « clarification » dans le jeu politique guinéen. Nous passons d'un régime à un autre sans faire le bilan de ce qui nous est arrivé, sans solder les comptes, en somme sans apurer notre passé, les pages sombres, d’expériences désastreuses de l’histoire de notre pays.

Le devoir de mémoire et la justice ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la quête effrénée du pouvoir à tout prix car « notre passé n’est pas un détail de l’histoire ».

La visite des cimetières où reposent les anciens Présidents et à Moussa Dadis Camara au Burkina Fasso ne sauraient absoudre ces autocrates de leurs forfaits, de leurs turpitudes à l’encontre du peuple guinéen qu’ils ont déçu et martyrisé.

Hier, après l’avoir jeté aux gémonies, envoyé en enfer, subitement Ahmed Sékou Touré est qualifié de « patriote » dont il est question de parachever son œuvre, « finir son travail là où il l’avait laissé » (sic).

Donc la Guinée n’est plus l’Albanie de l’Afrique, cette prison à ciel ouvert.

« Si l’on enlève à quelqu’un la liberté, que lui reste-t-il ? », s’interrogeait mon ami Ousmane Galan Baldet.

Nous devons nous ériger contre l’impunité, le déni de l’histoire et ceux qui veulent jeter un drap d’oubli sur notre passé pour accéder au pouvoir à tout prix quitte à renier leurs engagements, leurs nobles combats d’hier.

Cette tentative d’absolution est à contre-courant :

- D’une part, de la législation pénale internationale contre les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les génocides depuis les 4 conventions de Genève du 12 août 1949 ; les Protocoles additionnels de 1977 ; la Convention de New York du 10 décembre 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; le Statut de Rome du 17 juillet 1998 instituant la Cour pénale internationale (CPI), entre autres.

- D’autre part, de la mise en place par la communauté internationale, en plus de la CPI, de tribunaux internationaux pour traquer les auteurs de crimes humains ; tels les 4 TPI pour l'ex-Yougoslavie le 25 mai 1993 ; le Rwanda le 8 novembre 1994 ; la Sierra Leone le 16 janvier 2002 et pour le Liban après l’assassinat de Rafiq Hariri (1944-2005) le 14 février 2005.

 « Le bourreau tue deux fois : d’abord par la mort, ensuite par l’oubli ! » ; il mise toujours sur l’oubli et l’impunité pour ne pas répondre de ses actes devant la justice.

Avant de tourner une page, il faudrait la lire ; chose que se sont empressés de faire, partout dans le monde entier, des peuples meurtris par leurs gouvernants-bourreaux à l’instar du Cambodge avec les Khmers rouges de « Douch », de son vrai nom Kaing Guek Eav.

J’estime « qu’il n’y a que celui qui porte une plaie qui peut dire si elle est toujours douloureuse ou si elle est guérie ».

On veut nous « blaguer » comme dirait le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoli, préparer les esprits à un pardon du peuple notamment à Moussa Dadis Camara et ses complices pour les exactions commises le 28 septembre 2009 au stade du même nom.

Serait-il le prix à payer, le « deal » pour leur éviter de rendre des comptes en contrepartie d’un soutien électoral de leurs partisans ?

Mais ils sont dans la ligne de mire de la CPI et dans le rapport nominatif et accablant de la Commission d'enquête onusienne de M.Mohamed Bedjaoui qui aura sûrement des suites judiciaires à l’encontre de la junte guinéenne et ses affidés civils.

Afin d’élucider les crimes les plus odieux jamais commis sur le sol guinéen en 2009 au cours desquels entre 57 et 157 militants de l'opposition ont perdu leur vie, plus 1 200 blessés, des dizaines de femmes violées et de nombreux disparus.

A l’inverse de la Guinée, l’identification, la traque, l’arrestation et le jugement d’auteurs de crimes contre l’humanité s’opèrent sans relâche au sein de la communauté internationale. Les exemples sont nombreux.

L'ancien président péruvien Alberto Fujimori a été, le 7 avril 2009, condamné à 25 ans de prison ; alors que Hissein Habré attends son procès au Sénégal.

Depuis septembre 2004, des poursuites de crimes commis ont été instruites en Afrique par la CPI (cf. Jean-Pierre Bemba, Omar El Béchir, Charles Taylor).

Le TSSS a rendu lundi 26 octobre 2009, son ultime verdict à Freetown en condamnant en appel trois ex-chefs rebelles pour « crimes de guerre » et « crimes contre l'humanité » Augustine Gbao, Morris Kallon et Issa Hassan Sesay, respectivement à 25, 40 et 52 années d'emprisonnement.

Les producteurs de violence ne doivent pas continuer de bénéficier en Guinée d’une totale impunité et tout est fait par « certains », dans le but d’être élu, pour qu’un drap d’oubli soit jeté sur leurs méfaits. Au détriment du droit à la vérité, à la justice, à la réparation et au final à la réconciliation nationale et à l’apaisement des cœurs.

4) Le parcours et la personnalité de Cellou Dalein Diallo

En droit, et dans un Etat de droit classique, « l’innocence est présumée et la culpabilité se prouve, sinon on sombre dans l’arbitraire, la calomnie et l’infamie ».
La présomption d'innocence est le principe selon lequel « toute personne qui se voit reprocher une infraction est réputée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement et définitivement établie dans un procès public et équitable ».

« Nul n'est responsable pénalement que de son propre fait », nous rappelle tout code pénal (article 121-1 en France) et toute jurisprudence.

Cellou Dalein Diallo a fait preuve d’une sérénité et d’une dignité exemplaires, de constance et de cohérence sans faille avant, pendant et après le premier tour, malgré les soupçons, les attaques et les menaces à son encontre.

Rien n’interdit à ses détracteurs d’informer, d’éclairer en ce moment crucial nos compatriotes de la réalité des actes de prédation, de malversation qui lui sont reprochés.
Car les crimes économiques ont un lourd impact sur le développement d’un Etat.

Par ailleurs, il a fait de l’UFDG, dont il a pris la direction en novembre 2007, le premier parti politique de Guinée avec près de 44 % des suffrages exprimés.
C’est un grand exploit. Et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître.

Avec beaucoup de tact, de courtoisie, de civilité, de pondération qui caractérisent sa personnalité, il a su négocier et concrétiser un accord politique fiable, un partenariat équilibré en s’alliant avec l’UFR de Sidya Touré, la NGR de Ibrahima Abé Sylla, la GECI de Fodé Mohamed Soumah et le PUP de Moussa Solano.

5) L’Alliance : une valeur ajoutée politique pour la renaissance guinéenne

C’est un attelage séduisant qui peut faire rayonner la Guinée de mille feux ; il est composé de femmes et d’hommes compétents, de technocrates, de financiers, d’ingénieurs, d’administrateurs civils venus d’horizons divers, de partis politiques, d’organisations socio-professionnelles, de la société civile et des personnes ressources diverses.

Cette Alliance UFDG-UFR-NGR-PUP-GECI est une valeur ajoutée pour la renaissance, le renouveau de la Guinée ; en somme, c’est le choix d’une alternative démocratique crédible et durable.
Un pouvoir partagé est un pouvoir soutenu, plébiscité, mais un pouvoir monopolisé, monolithique, confisqué par un seul groupement humain est un pouvoir très clivant qui sera, à terme, contesté, voire vigoureusement combattu.

L’Alliance est un pacte républicain, un pack pour gagner, pour vaincre la fatalité de 52 ans d’échec et non un front républicain synonyme d’affrontements, de heurts, de convulsions ; ce dont la Guinée n’a plus besoin.

Il reste à faire valider par une majorité du peuple guinéen le 19 septembre prochain dans la sérénité, la sécurité, l’esprit de responsabilité (comme au premier tour) l’accord politique crédible et fiable, le partenariat équilibré de l’Alliance.

Pour parachever le printemps électoral guinéen, mon choix s’est porté sur l’Alliance avec Dalein qui est un groupement d’intérêt national ; j’invite mes compatriotes soucieux d’une ère nouvelle, prospère et pacifique pour notre pays meurtri après 52 ans d’une indépendance spoliée, à le faire pour transformer l’essai du 27 juin 2010.

Préserver l’essentiel : l’unité de la Guinée

Le sentiment des Guinéens est actuellement ambivalent : il oscille entre la crainte de troubles post-électoraux sous connotation ethnique (cf. le Kenya en 2007 dans la vallée du Rift entre les « Kikuyu » et les « Luos »), d’une part, et l’espoir de lendemains meilleurs à l’issue d’un second tour libre, transparent, équitable dont le résultat sera incontesté, d’autre part.

Certaines Forces vives ne doivent pas se muer, se transformer en « Forces nocives » ; car après le vote la Guinée doit demeurer unie, une famille unie étant une plus-value.
Sinon, comme le prédisait Abraham Lincoln (1809-1865) le 16ème Président des Etats-Unis « une maison divisée ne tient plus sur ses fondations ».

Mais nous ne devons pas sombrer dans la fatalité de l’échec, de la mauvaise gouvernance, le renoncement, encore moins désespérer de la Guinée.

Une élection reste certes un choix crucial mais pas le terreau d’une guerre fratricide.

En toutes circonstances, il faut promouvoir, préserver l’unité, la concorde, le rassemblement et non la division, le rejet, le sectarisme, la stigmatisation.

Le délai électoral, de transition de 6 mois fixé par l’accord de Ouagadougou du 15 janvier 2010 est aujourd’hui dépassé. Il ne faudrait pas qu’il s’éternise comme c’est actuellement le cas malheureusement chez nos voisins ivoiriens.

Pour éviter le statut quo avec les forces de la Restauration, un retour probable de certains militaires tapis dans l’ombre et souhaitant des désordres pour réinvestir le champ politique, pour sortir la Guinée d’une nouvelle zone de turbulence après un premier tour remarquable, tout Guinéen doit faire preuve d’un sursaut, d’un supplément d’âme patriotique.

Et ceci, quelle que soit l’équipe qu’il a choisie pour éviter le chaos, la récurrente autocratie en Guinée.

L’unité est notre bien commun le plus précieux : Peul, Sousou, Malinké et « Forêstiers », nous partageons le même destin entrelacé, le même passé, le même présent et sommes condamnés à partager le même futur.

Nous devons faire preuve de tolérance, de tempérance pour que notre pays demeure un îlot de tranquillité, de paix dans un environnement trouble, agité de notre sous-région.

Pour lui éviter les affres de la division, de la guerre fratricide, rappelons-nous de la partition de fait de la Côte d’ivoire depuis le 19 septembre 2002 et l’« Ivoirité » ; du Mali avec les Touaregs et les Islamistes au Nord ; du Sénégal avec l’irrédentisme casamançais depuis décembre 1983 ; des Etats convalescents tels le Libéria (guerre entre 1990 et 2003), la Guinée-Bissau (instabilité chronique depuis 1998) et la Sierra Leone (guerre entre mars 1991 et janvier 2002).

Notre pays a traversé des tempêtes et souhaite rentrer dans des eaux plus calmes.

Restons donc unis comme un bloc de granit pour le salut de la Guinée qui demeure notre salut, notre point d’ancrage, quel que soit le choix de notre candidat !

 
Que Dieu préserve la Guinée !

 

Nabbie Ibrahim « Baby » SOUMAH

Juriste et anthropologue guinéen
nabbie_soumah@yahoo.fr

 

Paris, le 03 septembre 2010

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