11 Avril 2012
L'alimentation en eau potable dans les campagnes de Guinée est l'objectif du Service National des Points d'Eau. Le service encadre la création et la gestion des forages. Des entreprises françaises peuvent intervenir pour assurer le fonctionnement de ces forages. Le Forum Eurafric sur l'Energie et l'Eau, organisé Conakry du 2 au 5 avril a permis de faire le point sur ce service public.
Sur 10,2 millions de Guinéens, environ 7 millions vivent en dehors de la capitale, Conakry. Une bonne partie de ces habitants sont des villageois résidant dans la
brousse ou dans la zone forestière.
La Guinée reçoit en moyenne 3000 millimètres d’eau par an et par mètre carrée. en raison de sa proximité avec l’Atlantique et de ses reliefs.
La ressource ne pose globalement pas de problème au niveau de la quantité.
Une eau de qualité
Le problème essentiel est l’accès à une eau potable de qualité.
L’accès à l’eau de rivières, de marigots, de sources ou de forages mal gérés, entraine la multiplication de maladies provoquées par des micro-organismes vivant dans
l’eau : choléra, typhoïdes, diarrhées diverses.
La Guinée a décidé depuis près d’une vingtaine d’années de lancer un programme pour développer l'accès à une eau de qualité, qui inclut un tarif pour la
consommation de l’eau au volume au niveau des pompes à motricité humaine mises en place près de forages.
Entre 1995 et 2010, plus de 70 adductions d’eau ont été créées dans le cadre de programmes financés par l’Agence ce Française de Développement, la Banque
Africaine de Développement et d’autres financeurs internationaux.
L’objectif est d’arriver dans le cadre des Objectifs du Millénaire contre la Pauvreté, à 500 points d’Alimentation en Eau Potable ( AEP). Le Service National
des Points d’Eau, encadre le développement de ces forages. « Le service veille à la bonne installation des forages, qui ne doivent pas être souillés par la proximité des latrines. Les
forages sont réalisés sous les responsabilité des communes, des pôles ruraux de développement, et chaque forage est géré par un comité de cinq personnes, où les femmes sont très
impliquées » expliquehadja Djenabou Souare Kante, chargée de l’hygiène et de l’assainissement au Service National des Points d’Eau. Les femmes sont très
impliquées car ce sont elles qui vont chercher l’eau parfois à plusieurs kilomètres, portant des charges de 20 à 30 kilos.
Un élément de santé
Les femmes sont aussi très impliquées car l’eau est un élément vital pour la cuisine, pour l’élevage des enfants, pour l’hygiène pour la santé. La gestion des
points d’eau de qualité a des résultats positifs qui peuvent être constatés rapidement. Lorsque des agents du SNAPE effectuent des visites de contrôles, ils constatent par exemple une année après
la mise en place de points d’eau, une régression des maladies hydriques.
Les effets sont positifs pour les personnes, les femmes et les enfants d'abord. Ces derniers, moins malades, fréquentant plus régulièrement l’école, sont moins
pénalisés par la corvée de l’eau.
Le système mis en place par le SNAPE, inclut des conseils en matière d’hygiène. « Nous insistons sur les moments capitaux pendant lesquels il faut se laver
les mains : avant et après avoir préparé le repas, après avoir nettoyé les enfants, après être allé aux toilettes » rappelle hadja Djenabou Souare Kante,
La maintenance du service suppose aussi un financement de la part des utilisateurs. Ce financement fait partie des objectifs du SNAPE. Un tarif est ainsi mis en
place pour des utilisations de 20 ou 30 litres d’eau, l’équivalent de la consommation quotidienne, une consommation qui augmente progressivement. Le programme du SNAPE prévoit aussi que les
forages soient réalisés et entretenus par des opérateurs privés contrôlés par le service.
La réalisation des points de pompage peut nécessiter le recours à l’énergie pour actionner les pompes. L’énergie photovoltaïque est alors idéale pour des sites
isolés donc l'électrification décentralisée est en cours de réalisation. C’est par exemple l’offre de l’entreprise Diffuselec (située à Ambérieux d’Azergues, au Nord de Lyon), qui propose d’électrifier des villages par le solaire photovoltaïque, pour l’éclairage par LED et
l’alimentation de fonctions diverses comme le pompage.