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La Guinée nouvelle

L'interview de Sékouba Konaté à RFI

 

Le chef de l'Etat guinéen, le général Sékouba Konaté, achève mardi 6 avril une visite privée d'une semaine en France. Une visite qui lui a notamment permis de rencontrer Nicolas Sarkozy. Lors de leur entretien, le président français et le président par intérim guinéen ont notamment evoqué l'avancée du processus de transition qui doit amener la Guinée à ses premières élections libres le 27 juin prochain. Cette date est elle tenable ? Qu'en est-il des relations entre le général Konaté et son Premier ministre Jean-Marie Doré ? La Guinée va-t-elle coopérer avec la justice internationale qui s'intéresse au massacre du 28 septembre 2009 ? Le général Sékouba Konaté répond à toutes ces questions en exclusivité pour RFI.

 

 

RFI: Général Sékouba Konaté bonjour, quel bilan faites vous de votre visite en France où vous avez rencontré notamment le Président Sarkozy ?



Général Sékouba Konaté
: C’est une visite réussie, parce que nous avons été reçus par le Président Sarkozy ainsi que par le ministre des affaires étrangères et le Secrétaire d’Etat à la coopération. Ils nous ont promis de nous apporter de l’aide dans un premier temps pour les élections, ensuite la Guinée va bénéficier d’une aide concernant la réforme de l’armée. Pour moi, cette visite signe la fin de l’isolement de la Guinée, au niveau international.



Pour que la fin de cet isolement soit confirmée, il va falloir des élections prévues le 27 juin. Est ce que cette date vous paraît tenable ?

 



Ce que je devais faire depuis les accords de Ouagadougou, nous avons mis en place toutes les structures en place. C’est au gouvernement, la CENI, et au CNT, d’aller rapidement à ces élections. Parce que les Guinéens n’attendent que ça. Personnellement, je n’ai pas envie de m’impliquer. Comme je l’ai déjà dit, je réitère encore que tous les organes sont en place, c’est à eux de tout faire pour qu’on aille rapidement vers ces élections le 27 juin. Même si c’est demain qu’on demande d’aller aux élections, je suis prêt.


Est-ce qu’aujourd’hui, vous pouvez assurez que quoiqu’il arrive, ni vous, ni aucun militaire, ni aucun membre de la transition ne sera candidat à ces élections ?



Je l’ai toujours dis. En ce qui me concerne, ma volonté est ferme, je ne serai pas candidat. Selon les accords de Ouagadougou, aucun acteur de la transition ne doit être candidat.



Que comptez-vous faire, après ces élections car vous êtes encore jeune(…)?

 



L’homme propose, Dieu dispose. C’est personnel, tout dépendra de la volonté de Dieu.



Aujourd’hui, vous formez un couple à la tête de l’exécutif avec Jean-Marie Doré. Comment qualifierez-vous vos relations avec l’actuel premier ministre ?

 



Nos relations sont très bonnes. Jean-Marie Doré, c’est le premier chef du gouvernement, c’est lui qui est le véritable patron. Comme je l’ai dit, Jean-Marie Doré s’occupera de la politique intérieure et coordonnera l’action du gouvernement. Moi je n’attendrai que le compte-rendu et la prise de décisions, nous le faisons ensemble.



Selon certains, Jean-Marie Doré a aujourd’hui envie de prolonger peut-être la transition ou de s’accrocher à son poste de premier ministre. Est-ce que vous ’avez ce sentiment ?

 



Personnellement, je n’ai pas ce sentiment…



Est-ce que dernièrement, vous avez eu Dadis Camara qui est actuellement au Burkina ?



Oui, nous parlons souvent…


Et que vous dit-il ?

 



Ça c’est personnel.



Comment se porte-t-il ?

 



Très bien, son état de santé, tout va bien je crois...



Est-ce qu’il compte ou pourra rentrer bientôt en Guinée ?

 



Au moment venu, quand il voudra il pourra rentrer. Il n’est pas retenu là bas contre son gré.



Général Konaté vous avez décidé il y a quelques semaines de confirmer à leurs postes deux officiers assez contestés Tiégboro Camara et Claude Pivi qui ont été selon plusieurs rapports d’organisations de défense des droits de l’Homme, impliqués dans les violences. Pourquoi l’avez-vous fait ?

 



Pour le moment, ni la justice nationale, ni la justice internationale n’a rien retenu contre eux. Donc il y a la présomption d’innocence.



Si jamais la Cour pénale internationale, venait à vous demander d’extrader certaines personnes impliquées dans la répression du 28 septembre, allez-vous collaborer avec la justice internationale ?

 



Tous ceux qui sont impliqués seront traduits devant la justice internationale.



Donc vous ne bloquerez aucune extradition…

 



Négatif !



Les Guinéens se posent une question, c’est pourquoi Toumba Diakité qui a tenté d’assassiner Dadis Camara, n’a toujours pas été arrêté ?


Les recherches continuent avec la gendarmerie et la police.



Sur un plan plus personnel, qu’est-ce qui vous a convaincu d’accepter le poste de président de la transition ? On sait que vous n’étiez pas très chaud pour cela, finalement qu’est ce qui vous a convaincu ?

 



C’est juste par patriotisme, c’est tout.



Quand vous êtes à l’étranger, qui tient les rennes du pouvoir ?

 



Il y a le premier ministre, chef du gouvernement, c’est lui qui assure l’intérim quand je suis à l’étranger conformément aux accords de Ouagadougou.



Dernière question, beaucoup de Guinéens s’interrogent sur votre état de santé. Quel est votre état de santé ?



Le problème de ma santé est personnel.

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