C'est aux environs de 15 heures, le mercredi 24 mars 2010, que l'incident s'est produit à la résidence à peine aménagée du Président de la République par intérim dans la Commune de Kaloum, près du
GHI Novotel. Le Général Sékouba Konaté venait de boucler la série d'audiences qui étaient inscrites à son agenda. Entre temps les nombreux curieux qui étaient dans les parages avec des militaires,
voient un militaire qu'on trimballait en provenance de la cour présidentielle...
Identification faite, il se trouve que c'est un certain Jacques, lieutenant de son état. Neveu du capitaine Moussa Dadis Camara. Un homme en tenue témoigne : « Ma soeur, ce Jacques était la terreur
des militaires au camp Alpha Yaya Diallo du temps de son oncle Dadis. Pendant les mutineries au sein de l'armée, c'est son groupe qui s'était attaqué aux biens de l'ancien intendant des forces
armées, le Colonel Bambo Fofana et à ceux de l'ex-ministre de la Défense nationale, feu Général Baïlo Diallo. Même les officiers avaient une peur bleue de lui. Il n'hésitait pas à en débarquer de
leur véhicule et se l'approprier. Il s'était érigé en chef du parc auto. A lui seul, il a 4 pickups dont la camionnette "Hilux" dans laquelle on l'a embarqué, une citerne, deux camions...»
A la question de savoir ce qui a bien dû se passer pour que l'on en arrive là, l'interlocuteur de répondre : « Tout est parti de l'ajournement, le mardi, de l'enterrement de Joseph Makambo Loua. Je
n'étais pas à l'intérieur de la cour présidentielle. Mais les amis qui y étaient nous ont dit qu'il [Jacques] a eu un écart de langage envers le Président Sékouba Konaté, pour ce report.
C'est-à-dire le ton qu'il a usé n'était pas correct. Et le Général n'aurait pas apprécié ce ton sur lequel il s'est adressé à lui. Aussitôt, il a ordonné qu'il soit embarqué et qu'il lui soit
retiré tous les véhicules qu'il garde par devers lui...»
D'après un autre, « Jacques était venu sur convocation du Général Sékouba à qui l'état major venait de faire part des agissements de Jacques, auquel la hiérarchie militaire avait demandé de
restituer tous les véhicules qu'il a dans sa cour. Oubliant que les temps ont changé, il a rouspété. C'est ainsi que le Général l'a convoqué pour des explications. Du coup, on a entendu le Général
Sékouba élever le ton avec des propos peu amènes...»
Du coup, un troisième témoin ajoute que le Général lui aurait lancé : « Méfie-toi de moi, hein! ... Tu penses que je ne suis pas au courant de ce que tu racontes dans mon dos ? Tu es en train de
gâter mon nom du côté de la Forêt, vers les Macenta, N'Zérékoré et autres ... Allez embarquez-le et partez chercher tous les véhicules qu'il a volés! ...»
A la question de savoir pourquoi laisser Jacques s'introduire dans la cour présidentielle ? Il nous été répondu qu' « il ne lui a jamais été interdit de venir chez le Général. On n'a pas voulu
procéder à des règlements de comptes. Peut-être, poursuit notre informateur, il pense c'est toujours la période Dadis ou que l'on avait peur de lui... »
Ce matin, le reporter de GCI était sur les lieux. La camionnette "Hilux" dans laquelle Jacques se trouvait la veille - mercredi 24 - est désormais affectée à un groupe de bérets rouges de la
protection. Selon des témoignages concordants, tous les véhicules qui se trouvaient garés dans sa cour ont été repris par l'équipe de militaires qui y a été dépêchée. GCI suit pour
vous.